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Mazarinade n° A_2_63

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Anonyme [1649], ESTABLISSEMENT VNIVERSEL DE LA PAIX GENERALE, OV SENTENCES MORALES ET POLITIQVES Sur les plus importantes matieres de l’Estat. Contre les vsurpateurs du bien public. Où le droit des gens, & la cause commune sont equitablement defendus. En faueur des Souuerains & des Peuples. Touchant la veritable creation & la legitime authorité des Roys, & la mutuelle obligation des Princes enuers leurs Sujets, & des Sujets enuers les Princes. Piece rare & instructiue & pour le Tiers Estat, & pour la Noblesse. , françaisRéférence RIM : M0_1289. Cote locale : A_2_63.


si pernicieuse & si diabolique au Peuple, à l’Estat, &
à vostre Maiesté mesme. C’est ce qui vous fera mettre au
rang des Iustes. Vostre main leur doit estre fatale, & Dieu
qui prend le soin de vostre salut, l’a destinée de toute eternité
à la perte de ces autheurs de nostre misere. Le droict
de punir des personnes si criminelles, ne sera pas seulement
vne marque de vostre Grandeur : mais aussi vne glorieuse
marque de vostre Iustice. Leur interest particulier
ne peut estre iamais qu’vne eternelle cause de nostre diuisiõ
generale ; De sorte que si vous ne faites, SIRE, des miracles
pour y remedier, toute la France court risque d’estre
la proye de ces abominables Harpies. Et veritablement il
vous est impossible de porter le surnom de Iuste à iuste titre,
sans gouuerner l’Estat auec la mesme integrité que
Dieu gouuerne le monde. Il n’y a que trop long temps que
le Peuple gemit sous l’oppression de ces Tyrans & de ces
Sangsuës publiques. C’est en la punition exemplaire de
ces criminels, que vous deuez employer tout ce que vous
auez de genereux & de seuere. Enfin, SIRE, si vous deuez
vser de vos passions, vous en deuez vser auec iustice.
Le Ciel qui vous a fait part de sa lumiere, vous a fait part
aussi de son authorité, afin de venger l’innocent en la perte
du coupable. Vous ne pouuez sans offenser Dieu prester
l’oreille aux clameurs de ces criminels, ny aux apas
de leurs flateries ; & vous estes obligé, SIRE, de vous
conduire selon nos necessitez, & de traitter auec vos Suiets
comme Dieu traitte auec ses creatures, meslant l’equité
auec vos desirs, & la iustice auec toutes vos procedures.
Ce sont les Armes dont vn Monarque tres-Chrestien
comme vous, se doit seruir pour s’esleuer au faiste des plus
supremes Grandeurs d’icy bas, & pour rendre pareillement
aussi cette Monarchie Françoise en son premier lustre.
La Crainte de Dieu rend les Roys bien-heureux,
& ce Souuerain Seigneur les recompensera tost ou tard,
selon leur propre merite. Enfin leur sagesse doit faire l’establissement
de l’Estat & la felicité du Prince & du Peuple.
Cirus Roy des Perses ainsi qu’il conferoit auec quelques