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Mazarinade n° A_2_67

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Anonyme [[s. d.]], EVENEMENS INFAILLIBLES, TOVCHANT L'AVTHORITE DV ROY ENVERS SES SVBIECTS. , françaisRéférence RIM : M0_1312. Cote locale : A_2_67.


à tes despens boiuent tous les jours l’vn à l’autre à
la santé des badaus de Paris ? L’vn deux, disoit-il
y a quelques iours, qu’il falloit prier Dieu qu’ils
fussent long-temps dupes : l’autre, que c’est faire
vne guerre bien commode, d’auoir beaucoup
d’argent, coucher dans de bons draps, & ne se
batre point. Où sont ces deux cens mil hommes
qui deuoient sortir pour engloutir d’vn morçeau
les troupes qui t’affament ? Pour toutes les taxes
qu’on a faites sur toy, dont le Roy auroit pû leuer
cent mille hommes, qu’as-tu encore que deux
mil meschans fantassins, & huict cens cheuaux de
mesme qui n’osent monstrer le nez hors la ville
sans se recoigner aussi-tost dans tes portes tesmoin
la belle esquée de Corbeil ? Si tu ne m’en crois pas
par le nombre, donne toy la peine de les compter
aux reueuës, & ne te donne pas apres cela si
tout leurs exploits ne vont qu’a faire cuire quelque
pain aux fauxbourg, & à l’escorter à la halle pour
persuader aux niais qu’ils l’ont conquis à la pointe
de l’espée en rase campagne.
 
Tes Generaux & autres chefs, n’ont pas laissé de
toucher quatre à cinq cens mille escus : Il est vray
que la pluspart d’entreux clinquantez comme ils
sont valent bien pour le moins les troupés qu’ils
s’estoient chargez de suer. On controle les actions
du Roy quant il donne mille escus à des Officiers
qui vont respandre leur sang à la campagne contre
les ennemis de l’Estat : c’est vn prodigue, vn
dicipateur : Les Finances sont mal administrées