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Mazarinade n° A_2_62

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Anonyme [1649], EXAMEN SVR LES AFFAIRES DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1321. Cote locale : A_2_62.


qui est vne piece extremément delicate, que de vouloir
les armes à la main, obliger la Reyne a chasser vn
fidele Ministre, à qui la France a de si grandes obligations.
Ie leur laisse la preuue de cette hypothese
dont ils ne viendront iamais à bout, & ie leur soustiens
que non seulement la Reyne ne se feroit pas de tort
en congedianr le Cardinal Mazarin, quand il seroit
le plus habile homme de l’vniuers, & qu’il auroit si
dignement serui l’Estat comme ils le disent, qu’au
contraire elle est obligée en conscience, puisque l’éloignement
de cet homme luy est demandé par autant
de bouches qu’il y en a de veritables dans son
Royaume. Si ie pouuois accuser Messieurs les Ministres
d’ignorance, ie pourrois en quelque façon
excuser leur malice, mais s’ils n’ont pas esté les plus
excellents politiques du monde dans ces rencontres,
ils ne l’aissent pas d’estre assez bons historiens, ils ont
leu sans doute l’histoire du Cardinal de Granuelle,
que Philippe II. Ayeul de la Reyne retira de Flandre
à la priere du peuple, quoy qu’il l’estimast & qu’il le
cherist infiniment, & qu’il n’eut point d’autre crime
que de n’estre pas né dans la Prouince ou il auoit tant
d’authorité, encore estoit-il né sujet du Roy d’Espagne,
qui est la seule chose que le Cardinal Mazarin
peut auoir de commune auec luy. Ils sçauent bien
aussi que le Roy Henry troisiéme congedia le Duc
d’Espernon qu’il aimoit passionnement, parce qu’il
n’estoit pas agreable à tout le monde mais tréue d’exemples ;
lors que nous auons la raison, qui nous apprend
que le salut du peuple doit tenir lieu d’vne