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Mazarinade n° A_2_62

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Anonyme [1649], EXAMEN SVR LES AFFAIRES DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1321. Cote locale : A_2_62.


l’obligation ciuile ; qui ne lie que les maieurs, mais encores
de l’obligation naturelle, puis qu’il n’a rien receu,
& qu’il n’a fait que seruir d’vne couuerture innocente
à des exactions criminelles.
 
La seconde faute de Messieurs les Ministres fut
l’emprisonnement des Magistrats, qui n’estoient coupables
que pour n’auoir pas voulu consentir à leurs
meschancetez, en cette iournée que l’on auoit choisie
pour loüer le Dieu des armées du bon succez de la
la nostre. Horace tua sa seur, parce qu’au lieu de se
resiouyr de sa victoire, elle s’affligeoit de la perte de
son amant, ses larmes estoient pures, & toutesfois ce
victorieux s’imagina que c’estoient autant de taches,
qui effaçoient le lustre de sa gloire. Quel traitement
eut-il fait à des personnes indifferentes, qui au lieu
de remercier les Dieux de ce temps-là, eussent troublé
la feste de son triomphe, par des emprisonnemens
des Senateurs, & des Senateurs incorruptibles. Aussi
tout le monde sçait l’euenement d’vne iniustice si
nouuelle, & si hors de saison que celle-là.
Ces Messieurs ayant mal reüssi dans ce pretendu
enleuement des Senateurs, en firent en suite vn autre
encore plus extraordinaire ; parce qu’ils n’auoient pas
peu oster au Roy ses fidelles conseillers, ils voulurent
oster le Roy à ses mesmes conseillers, & à tout le peuple
de Paris : mais encores d’vne façon si indigne, &
si peu seante à la maiesté, qu’elle doit passer pour vne
grande faute, puisque ce fut de nuit, dans la plus rigoureuse
saison de l’année qu’ils exposerent les personnes
les plus delicates, & les plus precieuses à des