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Mazarinade n° B_5_35

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Anonyme [1652], LES PROPOSITIONS DE MESSIEVRS LES PRINCES, FAITES A MESSIEVRS DV PARLEMENT, POVR LE SOVLAGEMENT du peuple. , françaisRéférence RIM : M0_2915. Cote locale : B_5_35.


de broüillards qui n’eust enfanté que mille querelles, & mille
diuisions dant vostre Estat.
 
O! combien de tristesse, nous a causé cet esloignement; &
quels regrets n’auions-nous pas de vous retirer des mains de
ces Harpies, de ces pauures Gigots de la Iustice, qui ne demandoient
que vostre captiuité, afin de mieux reüssir dans
leurs diaboliques entreprises, sans crainte d’vne subite opposition,
qui peut estre, eust reduitte en fumée tous les conseils,
& les funestes deliberations, qu’ils bastissoient trop infidellement
pour la continuation de vos peines, & de cette malhéureuse
absence, qui nous a rauy pour vn temps, le plus cher
objet de nos delices, & afin de nous oster tout moyen d’effectuer
ce que nos inclinations vouloient gagner sans remise,
on a vsè d’vn perpetuel changement dans cette disgrace, pour
mieux accomplir la volonté d’vn Cardinal tyran, & l’affranchir
d’vne crainte, qui estoit son plus familier bourreau. Comme
preuoyant, que vostre colere estoit trop bien fondée sur la
> Iustice, pour ne pas punir seuerement la lascheté, & ses tromperies
trop manifestes.
Il a donc eu raison, apres auoir esté banny comme le plus abominable
voleur qui fust iamais, de s’esloigner promptement
de vos yeux, parce qu’il n’ignoroit pas, que de vostre deliurance,
il deuoit infalliblement conclure son depart, & que les
prieres d’vn si grand peuple souhaitans sans fin la presence de
trois Princes si considerables, il deuoit par consequent donner
à sa fuitte la charge de son salut.
C’a donc esté le beau iour qui a chassé cette mal heureuse
nuict, ce sont ces trois flambeaux de ce beau Ciel de la France,
qui par vne renaissance non commune ont dissipé tous les tenebres
de la France mourante. Et vous auguste, & venerable
Parlement, apres tant de veilles, tant de consultations, tant
d’assemblees si profitables à l’Estat, vous auez enfin chassé
cette contagion qui menaçoit de mettre tout en discorde, &
non contens d’exiler ce monstre insatiable, pour appaiser les
murmures d’vn peuple irrité, vous ramenés dans Paris la paix,
& la concorde, vous luy rendez ses Princes, vous accomplissez
ses vœux. Enfin vous y faictes renaistre vn Ciel nouueau
qui ne s’obscurcira iamais, tant que vous serez de son party.