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Mazarinade n° B_12_28

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Anonyme [1652], LES REGRETS DV CARDINAL MAZARIN, Sur la mort de son Neueu Manchiny. Ses dernieres paroles & son Epitaphe. , françaisRéférence RIM : M0_3084. Cote locale : B_12_28.


encore reserué quelque chose de la Nation, ainsi
que les loups priuez retiennent tousiours du feroce,
& puis il suiuoit les leçons de son Oncle, auec
lesquelles il auoit desia sceu pratiquer l’esprit du
Roy, qui a tesmoigné beaucoup de regret de ses
blessures, & encore dauantage de sa mort. Il sçauoit
obseruer ce que son Oncle, comme son Pedagogue,
luy enseignoit, pour maintenir sa faueur.
Il ne parloit au Roy que de guerre, que de vanger
les rebellions, & que c’estoit dans ce point que
Sa Majesté deuoit faire voir son courage, que du
zele & de l’affection de son. Oncle, qui estoit venu
exposer sa vie pour la conseruation de sa Couronne.
Enfin dans les heures de recreation, il auoit les
mots pour rire, & parloit quelque fois trop licencieusement
des choses que le respect fait taire aux
oreilles de nos Monarques, de crainte d’offenser
leur Vertu : Mais comme il auoit pratiqué insensiblement
cette liberté, tout luy estoit permis, &
c’est ce qui le faisoit aymer de son Oncle, qui tesmoigna
les sensibles regrets de sa mort, par ces
vers.
 
 
Neveu que j’aymois comme vn fils,
Neveu que peut estre ie sis,
Pour le support de ma fortune,
Faut-il que la parque importune
Te rauisse dans mon besoin,
Lors que ie prenois vne grand soin
De t’aprendre dans t’a jeunesse,
Tous mes plus beaux tours de souplesse.