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Mazarinade n° A_7_30

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Anonyme [1649], LES SENTIMENS DV PVBLIC, TOVCHANT LA DOCTRINE preschée, par le Pere Favre. , françaisRéférence RIM : M0_3656. Cote locale : A_7_30.


Reine qu’elle peut sans peché & en bonne conscience, rauir la vie
à tant d’innocents & la pudicité à tant de Vierges, laquelle elle
peut conseruer si elle veut sans blesser son honneur, sa conscience,
ny son deuoir.
 

II.
Qu’elle estoit contraire à toute sorte de droict, Naturel, Diuin,
& Humain. Au Naturel qui nous oblige à la conseruation de nostre
semblable, & qui est tout compris en abregé dans cette grande
Maxime, de faire à autruy ce que nous voudrions qu’on fist à
nous mesmes ; Suiuant laquelle si le Pere Faure, disoient-ils, estoit
chargé de famille, d’enfans & de domestiques, & qu’apres auoir
esté espuisé durant quinze ou vingt années de ses facultez, & à la
veille de sa ruyne totale, il se vit encore persecuté par le fer & par
la faim, sans doute il ne diroit pas que cela fust licite en bonne
conscience : La Nature luy donneroit d’autres Sentiments quand
mesme il n’en voudroit pas auoit de Chrestiens. Pour ce qui concerne
le droit Diuin & Humain, toutes les obligations des peres
enuers leurs enfans, des Pasteurs à l’endroit de leur troupeau, des
Maistres à l’endroit de leurs domestiques : Tout ce que Dieu
ordonne par les regles de la Charité, l’Euangile par celles de la
Paix, la Politique par celles du repos des peuples, Et toutes
ensemble par l’vnion & la condescendance qui doit estre dans
toutes les parties qui composent vn corps d’estat, monstrent bien,
ou que le Pere Faure a plus leu les Romans pour y apprendre la
coqueterie, qu’il n’a pas fait la Bible ou son Scot pour y estudier
les deuoirs, non seulement d’vn Chrestien, mais d’vn homme : ou
qu’il n’estoit pas en son bon sens, quand il a auancé cette Maxime ;
S’il ne veut s’excuser en disant, que pour flater l’esprit de sa Majesté,
il a parlé auec cette hyperbole si estrange, qu’il luy estoit aussi
facile d’en connoistre l’erreur, comme il le seroit, s’il luy auoit
dit, qu’elle pouuoit fouler aux pieds le Corps de IESVS-CHRIST
sans offencer venielement.

III.
Que cette Maxime, si barbare que l’oreille ne la peut entendre
qu’au mesme temps l’esprit n’en conçoiue l’horreur, sembleroit
tolerable en la bouche de quelque libertin adherant du Cardinal,
& pourroit trouuer passeport parmy la secte des Maltotiers