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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


souffrit vn chastiment exemplaire par l’ordre du plus iuste des
Monarques, aussi bien que les meurtriers de Saul & de ses enfans.
L’attentat de cet Escriuain n’est pas moins intolerable qui en deux
feüilles a recueilly tout le venin de la ligue & toutes les laschetez
de ce Siecle corrompu, les medisances de la Cour & celle de la
plus basse lie des badauts. Cette main sacrilege est allee plus
auant, elle a foüille iusques dans les tombeaux, cette vipere se glisse
sur leurs marbres pour les mordre, & y rompant ses dents, elle
sallit des Autels qui excitent des iustes venerations des Nations
estrangeres & vne plus legitime submission de celles où la posterité
de ces Princes morts peut commander. Quand mesme la foudre
a ruyné des Temples, leurs mazures conseruent outre leur premiere
Religion ce priuilege de leur cheute qu’elle les rend inuiolables
au lieu d’estre subiets au mespris & la profanation, ils attirent la
commiseration & l’estonnement au lieu de les maudire, on est obligé
à les plaindre, & adorer cette main toute-puissante qui mortifie
quelques fois ses fauoris, & leur fait cõnoistre apres les releuant que
c’est à sa seule misericorde qu’ils sont redeuables de leur restablissement.
Si la foiblesse d’vne minorité que Monsieur le Prince auoit
renduë si redoutable par ses victoires, requeroit qu’on s’asseurast de
sa personne si les frayeurs d’vn Ministre qui aprehendoit vne puissance
esleuée sur des trophees & soustenüe par tant de belles qualitez
acquises & naturelles (parce que les secours & bien-faicts
excessifs qu’il en auoit receu le mettoit en impuissance de les reconnoistre)
ont reduit cet esprit timide & ambigu à cette extremité
forcenée & inouye depuis l’origine de cette Monarchie
il n’est pourtant pas permis au peuple de toucher les Diuinitez,
quoy que captiues, & dassasiner des portraits dont on supprime
les originaux. Les Parlemẽs qui punissent seueremẽt les diffamatiõs
des personnes priuées ne peuuent s’empescher d’exercer la mesme
animaduersion contre ceux qui les debitent, & l’authorité du
Roy mesme requiert vne censure publique d’vn scandale si horrible.
L’injure faite à la maison de Bourbon reiallit sur celuy-là
mesme qui n’est nostre Souuerain, que parce qu’il est le premier de
cette race sacrée, & les Princes du Sang que le degré de proximité
appelle en leur rang à la succession du Royaume sont censez y
auoir a mesme part que les enfãs ont à l’heritage de leur pere durãt
sa vie, ainsi sa Majesté est la plus interessee à reprimer le libertinage