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Mazarinade n° B_13_28

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Anonyme [1652], LES TRAHISONS DESCOVVERTES DE MAZARIN DANS LE CONSEIL de la Reine, pour empescher la Conference de Messieurs les Deputez. , françaisRéférence RIM : M0_3793. Cote locale : B_13_28.



Acheuant ce discours, pour me monstrer les remarque qu’ils
auoient faites sur cette Lettre, ils me dirent que toutes ces diuerses
reslexions les auoient souuent obligez de dire de la Reyne,
qu’à l’esgard de ses enfans, & de tous les François, elle n’estoit
ny protectrice des affligez, ny arche d’alliance ; mais plustost destructrice
inhumaine de ses propres enfans, & malheureuse source
de tant de desordres, qui rauagent la France par son capricẽ ;
puis qu’elle ayme mieux perdre le Roy & l’Estat, & nous abandonner
à toute sorte de misere, que de souffrir que son fauory
s’esloigne d’elle, ny elle du Roy ; parce quelle ne seroit plus en
Estat despuiser les Thresors de son Fils, pour remplir ceux de son
cher Sicilien.
Ie vous confesse que ces parolles me faisoient horreur, pour le
respect qu’il me semble que nous deuons auoir pour vne bonne
Reyne ; mais aussi ie ne fairay du tord qu’à moy mesme d’aduoüer
publicquement mon foible, en vous assurant que ie trouuay toutes
leurs raisons si conuaincantes, & à mon aduis si veritables,
soit par les maux que i’ay ressenty en mon particulier, ou par ceux
que ie vois que la France souffre tous les iours, que ie ne sçeus y
replicquer pour ne pas paroistre ridicule, estant contraint de dire
auec eux qu’à bien considerer, il estoit vray que la Reyne seule,
estoit la cause de tous nos malheurs : mais ce qui m’acheua de
persuader que tant qu’elle subsistetoit, nous n’aurions iamais
de bon temps, ny le Roy de seureté dans son Royaume, puis
qu’on n’en trouuoit plus dans ses paroles les plus sacrées, fut les
suiuantes remarques qu’ils firent sur diuerses lettres du Roy toûchant
celle du 22. Feurier, que sa Majesté escrit de Saumur, au
Parlement de Paris, sur le sujet de l’Entrée de Monsieur le Duc
de Nemours, auec les Vieilles Trouppes de Monsieur le Prince,
par ordre & route de Son Altesse Royalle. Premiere erreur du Conseil de la Reyne.
LES infames Partisans du Cardinal Mazarin, ont voulu iustifier
son retour en France, par l’armement qu’ils ont fait
dire au Roy, que cet Estranger auoit fait à ses despens, pour desgager
sa Majesté d’entre les mains des rebelles qui s’estoient reuoltez
contre son authorité (quoy que ce n’estoit que contre ce