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Mazarinade n° A_7_61

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Anonyme [1649], LES TROPHEES ET MAGNIFICENCES publiques, sur le ioyeux Retour du Roy & de la Reine Regente sa Mere en sa bonne ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3898. Cote locale : A_7_61.


Statuaires ignorans qui s’imaginent que la
perfection d’vn Colosse consiste à le rendre
épouuentable, & luy faire toutes les parties du
corps d’vne enorme proportion. Ce sont les
termes d’vn bel esprit de nostre siecle, & ie
veux joindre vne belle pensée du mesme, lors
qu’il parle de la clemence en cette façon. Vn
Prince qui veut estre loüé de bien rendre la
Iustice, doit en adoucir la rigueur par la clemence,
autrement elle ne seroit plus qu’vn
exercice de tyran. Ie ne voy rien en ce braue
Monarque, qui est aujourd’huy l’incomparable
Auteur de ma joye, qui ne me soit comme
vn infaillible augure qu’il mettra toutes
ces vertus en pratique, & qu’il rendra la France
aussi florissante qu’elle le fut sous Clouis &
sous les Charles Magnes.
 
Ie preuoy que ce bon Prince se souuiendra
de ce qu’a dit autrefois vn grand Maistre en
l’art de regner, qu’il est impossible que ceux
qui ne se gouuernent point comme ils doiuent
soient bien-heureux. C’est aussi le sentiment
d’vn docte Ancien qu’il exprime par ces paroles,
Virtus fælicitatis mensura, non fortuna.Chacun
sçait que les Roys sont éclairez de tout ce
qu’il y a d’yeux en l’Vniuers, & que leur
Trône est comme vn Ciel où l’on remarque
toutes leurs alleures.