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Mazarinade n° B_11_29

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Anonyme [1652], EXTRAICT DES REGISTRES DV PARLEMENT, CONTENANT Ce qui s’est passé pour l’esloignement du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1351. Cote locale : B_11_29.


les sieurs de Brienne, de la Vriliere, le Tellier, & de Guenegaud
Secretaires d’Estat.
 
Monsieur de Champlastreux sans autre personne, apres
auoir fait humbles reuerences à sa Maiesté, ledit sieur President
dit en ces termes.
SIRE, c’est auec vn extréme regret de vostre Parlement,
que la premiere Deputation qu’il a fait à V. M. pour luy
faire connoistre les malheurs qui menaçoient la France, a
esté suiuie des effets dont il n’auoit encore que la crainte.
Nous esperions que sa bonté preuenant les accidens funestes
que portoit auec soy l’entrée du Cardinal Mazarin, arresteroit
le cours de ce dessein ; mais nous voyans priuez
de cette attente, nos desirs & nos vœux sans succez & sans
fruit, nous sommes obligez de luy porter par escrit nos Remonstrances
& nos plaintes pour nous acquitter du deuoir
de nos charges enuers le public & la posterité. Ces Remonstrances,
SIRE, ont pour fondement principal la Declaration
& les paroles de V. M. données si souuent à vostre
Parlement, deposées dans nos Registres, & publiées à tout
le Royaume si solemnellement, qu’on ne pouuoit entrer
en doute qu’vne Loy si authentique deust estre enfrainte.
Cette Loy poursuiuie auec tant de justice, & receuë auec
vn tel applaudissement, est demeurée si viuement grauée
dans les cœurs de tous vos subjets, qu’elle n’en peut estre
ostée sans les arracher, sans alterer leurs affections, qui sont
les plus riches thresors de la Couronne, & blesser la reputation
de V. M. qui consiste dans l’entretien de la parole
Royale, la source & l’ame de nos Loix, lesquelles estant les
nerfs de ce corps Politique, les anchres de ce vaisseau public
qui affermissent l’Estat & la Royauté, ne peuuent receuoir
atteinte sans diminuër l’authorité du Prince, puis qu’vn
changement si soudain est vn adueu de quelque faute, ou
vne marque de foiblesse.
Il est vray, SIRE, que les Roys sont au dessus des Loix,
par leur dignité sans pareille. Mais ils ne laissent pas d’estre
aussi estroitement obligez par leur propre lien de l’honneur
& de la conscience, ainsi que Dieu dont ils portent