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Mazarinade n° A_1_60

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Anonyme [1649], EXTRAICTS DES REGISTRES DE PARLEMENT, contenans la Harangue faite au Roy & à la Reyne Regente par Monsieur Talon, Aduocat General, Auec son rapport audit Parlement, de la response de leurs Majestez. Ensemble la Lettre de l’Archiduc Leopold, Les Propositions de l’Enuoyé de sa part, & Arrestez sur ce sujet de ladite Cour. Du 19. Febuier 1649. , françaisRéférence RIM : M0_1356. Cote locale : A_1_60.


Nous prismes aussi congé de Monsieur le Chancelier, & sommes retournez
par la mesme voye, & auec la mesme escorte ; & croyons estre obligez
de tesmoigner à la Cour la satisfaction publique du peuple, qui tesmoignoit
mille benedictions sur le succés de nostre voyage : Et lequel nous inuitasmes
de continuer les prieres pour la prosperité du Roy, & la tranquillité
publique du Royaume. Monsieur le premier President leur a dit que la Cour
sçauoit gré de la peine qu’ils auoient voulu prendre, s’en souuiendroit aux
occasions. Leur a fait entendre la proposition du Sieur Prince de Conty, ils
ont demandé temps d’en conferer : Et s’estant retirez, tost apres rentrez, ont
dit qu’ils n’ont rien à adiouster à la Relation par eux faite, sinon qu’ils ont
receu dans leur voyage grands tesmoignages de bonté, & lesquels ils croyent
deuoir estre recueillis auec respect. Que la Reyne non seulement n’a pas eu
desagreable les excuses de la Compagnie en ce qui regarde l’affaire du Herault ;
mais qui plus est, pour les submissions generales qu’ils auoi?t portées,
non seulement la Reyne leur a rendu des tesmoignages generaux de satisfaction,
mais elle y a adiousté, des asseurances particulieres pour la fortune
& les personnes de tous, sans nul excepté. De sorte que si les bonnes volontez
sont receuës auec honneur, & qu’il plaise à la Cour faire vne deputation
considerable, ils esperent que cela pourra produire vn grand effet. Et pour
tesmoigner à la Reyne les bonnes intentions de la Compagnie, estimoient
que la Cour luy deuoit faire entendre l’enuoy de ce Gentilhomme, duquel
la Cour leur auoit fait l’honneur de leur parler, & lequel l’on doit differer
d’entendre iusques à ce que la Cour ayt receu la response du Roy. Et lesdits
Gens du Roy retirez, la matiere mise en deliberation :
 
Ladite Cour a arresté & ordonné que ledit Enuoyé sera ouy en sa creance,
& apres l’auoir entendu qu’il en sera donné aduis au Roy & à la Reyne Regente
par Deputez, lesquels leur feront entendre que par respect la Cour n’a
rien deliberé sur le dire dudit enuoyé qu’elle ne sçache leurs volontez, qu’à
cette fin ladite lettre leur seroit portée auec ce qui seroit dit par ledit enuoyé
qu’il bailleroit par escrit signé de luy. Supplieront ledit Seigneur Roy & ladite
Dame Reyne, de faire retirer les troupes des enuirons de Paris, & de laisser
les passages libres pour la commodité des viures, Et que de ce seroit donné
aduis au Sieur Duc de Longueuille, aux Deputez du Parlement de Roüen
& d’Aix, & aux Compagnies Souueraines de Paris. A l’instant le Commis
au Greffe à la charge du Conseil, a esté chargé de sçauoir dudit enuoyé quelle
charge & creance il auoit ; & ayant esté rapporté qu’il auoit lettre de creance
addressante à la Cour de la part dudit Archiduc, a esté fait entrer ledit
enuoyé qui a pris place au banc du Bureau, & proche vn de Messieurs, assis
& couuert, present les Gens du Roy mandez, s’est leué, & descouuert a presenté
à la Cour vne petite Lettre cachetée, dont la teneur ensuit :
Messieurs, Ie vous enuoye le porteur de cette qui vous dira de ma part ce
que ie luy ay enchargé, & ainsi ie vous prie de luy donner entiere foy & credence.
Et sur ce ie prie Dieu de vous auoir, Messieurs ; en sa sainte garde,
De Bruxelle le dixiesme Fevrrer 1649. Vostre affectionne Leopold Guill.
Et au dessus est escrit, A Messieurs, Messieurs les Presidens & Gens tenans la
Cour de Parlement de Paris.