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Mazarinade n° A_5_44

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Anonyme [1649], LETTRE D’VN BON PAVVRE ESCRITE A Madame la Princesse doüairiere, sur les affaires du temps present. , françaisRéférence RIM : M0_1851. Cote locale : A_5_44.


leurs enfans, les femmes leurs maris, demandent
vengeance à Dieu. Ne vous imaginez-vous point
que les punitions pourroient bien aller sur le plus
haut des trosnes pour y faire luire les effects de son
pouuoir & de sa iustice. M. il n’est point de grandeur
exceptee, Dauid a esté puni & plusieurs autres,
& vn Prince n’a point de troupes, quelque redoutable
qu’il soit, qui le puissent garantir de la main de
celuy qui tient toutes les grandeurs sous sa domination,
& qui n’a ordonné des Rois que pour donner
des peres aux peuples. M. cette vie est si peu
de chose, & les passions des hommes si dangereuses,
que les sages qui en considerent le debordement
sont obligez de voüer tous leurs soins pour
en faire cognoistre l’infirmité, l’ambition, la colere
& la vengeance sont les bourreaux de la societé,
ceux qui en sont atteints agissent en frenetiques ;
mais il faut traiter le torrent qui les entraisne par
raison, appuyee sur l’exemple d’vn Dieu, de qui la
vie n’a esté qu’humilité & douceur. Le premier orgueilleux
a esté precipité au fond des abismes, &
continuellement nous voyons les cruels & les sanguinaires
perir par vne fin desastree. Ie loüe Dieu,
M. que Vostre Altesse est libre de ces horreurs.
Mais ce n’est pas assez si vous n’imprimez le caractere
de vos vertus sur tout ce qui est soubmis à
vos sainctes remonstrances, que la douceur de
Montmorency meslee auec le sang Royal des