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Mazarinade n° C_3_46

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Anonyme [1649], LETTRE ENVOYÉE A DOM FRANCISCO MARIA DEL MONACHO, Sycilien, Superieur des Theatins, Predicateur & Confesseur du Cardinal Mazarini. Où il est sommairement respondu aux Libelles diffamatoires jettez à Paris par les Ennemis de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2225. Cote locale : C_3_46.


exactions de Mazarin, les pilleries, les incendies, les blasphemes,
les sacrileges & les violemens, par les troupes estrangeres
appellées pour la ruine de la France. La bonne intelligence
qu’il y a (contre vostre opinion) entre le Peuple, & cét Auguste
Senat, entre les vns & les autres, auec nos Generaux, vnis d’vn
lien d’amitié si serré entr’eux pour la defense de la cause de
Dieu, ennemy de ces violences, & pour la nostre ; & l’heureux
succez de nos armes, conduites auec tant de prudence & de
bonne police, nous promettent dans peu de temps la fin de nos
mal heurs. Ie croy que comme vous estes sçauant & iudicieux,
vous deuez preuoir la mauuaise fin de vostre party, qui suit toûjours
la mauuaise & pernicieuse intention des Chefs. Les Tyrans
ont eu de tout temps des commencemens assez heureux,
bien que violens & sanguinaires, mais la fin aussi en a toûjours
esté sanglante pour eux ; & on ne les a iamais gueres veu finir
sans le poison, le fer, ou la corde. Les Histoires de cette Isle
dont vous estes sortis auec vostre Maistre, vous en peuuent
donner d’assez signalez exemples. Le Disciple de Machiauel
vostre Docteur, ce Cesar Borgia, appellé le Duc de Valentinois,
qui ne se promettoit pas moins que l’Empire de tout le
Monde, & qui se vantoit d’estre quelque iour, ou Cesar, ou
rien, fut tous les deux, Cesar de nom, & tien en faict : Car apres
que par finesse & tromperie il fut paruenu à vne grandeur assez
prodigieuse, rompant la foy promise aux Princes qui le maintenoient,
/> apres auoir estably sa grandeur par le sang de ses concitoyens,
& par la mort honteuse & cruelle de ceux mesmes qui
l’auoient seruy ; apres auoir fait pendre vn autre petit Tyran
nommé Oliuier de Ferme, attiré par ruse & sous bonne foy à
Sinigallia, auecque le Vitellozze, & auoir mal-heureusement
trahy les Vrsins & les Vitelles, voulant estre le maistre de Rome,
creut n’y pouuoir paruenir par vn plus court moyen, que de
faire perir les plus Grands de la Ville, & ne pardonner pas seulement
au sacré College des Cardinaux, qu’il conuia dans vn
Iardin sous couleur de les regaler, & c’estoit ceux qu’il croyoit
contraires à son ambition, voulant les empoisonner, Dieu permit,
comme il arriue ordinairement que le mal retombe sur son
autheur, que par l’imprudence d’vn Sommelier, son pere le