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Mazarinade n° A_6_13

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Anonyme [1649], MANIFESTE POVR MR LE DVC DE BOVILLON, ET MESSIEVRS LES autres Generaux. Contre les Libelles que le Cardinal Mazarin a fait publier contre eux. Auec la Declaration qu’a faite Mr le Marquis de Noirmonstier, touchant les troupes de l’Archiduc Leopold qu’il conduit en France. , françaisRéférence RIM : M0_2402. Cote locale : A_6_13.


discerner la verité d’auec le mensonge. La raison de cecy n’est
autre que le vice estant de soy tout à fait odieux, & n’osant se manifester
& se faire voir auecque sa laideur & ses defauts, il est contraint
de se couurir du manteau de la vertu, afin que sous cette
belle apparence il treuue de l’accez prés de ceux qui le voyant à
découuert, ne pourroient auoir que haine & qu’horreur pour sa
defformité.
 
C’est icy l’artifice dont se sert aujourd’huy celuy par qui la
France (qui fut autrefois le sujet d’admitation de toute l’Europe,
& à laquelle les plus florissantes Monarchies auoient sujet de
porter enuie) se trouue reduite au triste moment de sa ruine, &
sur le poinct d’estre l’objet de la pitié des Prouinces les plus desolées.
Ce perfide Ministre apres l’auoir espuisée d’hommes &
de finances, sous pretexte d’vne guerre qu’il n’a prolongée que
pour assouuir son auarice insatiable & son ambition. Apres
auoir eu l’effronterie & la temerité d’emprisonner nos Princes.
Apres auoir abusé du pouuoir que la minorité du Roy & la bonté
de la Reine luy a communiqué. Apres que par vn attentat (de
la verité duquel les siecles futurs auront sujet de douter) il a rauy
& enleué la personne sacrée du Roy, afin de s’en seruir de pretexte
pour l’execution de ses pernicieuses entreprises. En fin
apres euoir allumé la guerre dans le sein de la France : voyant ses
efforts inutilles, ses projets auortez, & ses esperances vaines, se
couure du beau semblant de fidelité, d’affection pour le bien &
repos de l’Estat ; & du desir d’en découurir & destruire les ennemis,
il s’efforce sous cette specieuse aparence d’acheuer par l’imposture
& la calomnie ce que le bras & les armes de ses Partisans n’ont
pû faire. Cõme il a cy-deuant tres-bien reconnu que la grandeur
& la fidelité de Paris, & la constance de son auguste Senat, estoit
l’obstacle principal de ses ambitieux desseins, il a tenté de ruiner
les vns & les autres à viues forces ; mais les ayant pour son malheur
experimentées trop de biles, veu la bonne intelligence qui
s’est tousiours gardée entre les ennemis de sa tyrannie. Il veut
aujourd’huy les destruire par la diuision qu’il s’efforce de mettre
dans Paris, & tous les autres lieux de la France, faisant publier
certains libelles injurieux contre ces genereux courages qui se
sont vnis pour s’opposer à ses desseins. Tout le monde a veu