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Mazarinade n° A_6_7

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Anonyme [1649], MANVEL DV BON CITOYEN, OV BOVCLIER DE DEFENSE LEGITIME, Contre les assauts de l’Ennemy. , françaisRéférence RIM : M0_2406. Cote locale : A_6_7.


de Harlay, dont la mémoire soit en éternelle bénédiction. C’était
un Roi celui-là, c’étaient des Magistrats, dont les statues devraient
être érigées au plus éminent lieu de la Grande Chambre du Parlement.
Loin donc, impudent Ecrivain, ton Monarque exorbitant.
Nous en voulons un régulier & moderé, & qui ne soit point empoisonné
par tes pernicieuses instructions. Ne va donc point déclarer à
notre jeune Roi, ni à la Reine sa mère, ce qui se passa sous Charles
VI si tu ne leur expliques de bonne foi la vérité de cette histoire,
& si tu ne leur fais aussi entendre les malheurs des Rois & des Reines
qui ont abusé de leur autorité. Je m’étonne en cet endroit, &
tous les gens de bien tombent dans la même pensée, d’où vient que
nos Capucins qui n’ont rien n’y à prétendre, ni à craindre, quand ils
prêchent devant les Rois, ne leur disent franchement les vérités
nécessaires dont la connaissance & la pratique établirait leur condition,
& leur gagnerait la bienveillance des peuples, au lieu que la
flatterie & le mensonge les éblouit, & les fait chanceler & soulève
tout le monde contre leur gouvernement ? Est-il jamais arrivé qu’une
discrète & pieuse réprimande ait fait du tort à un Prince ? & n’arrive-t-il
pas tous les jours que les flatteries les perdent & les damnent ? Je ne
veux pas néanmoins qu’on leur rompe la tête par une longue narration
des histoires passées, ni qu’on lasse leurs yeux par des lectures
importunes. Qu’on les avertisse seulement de considérer ce qui se
passe dans les Royaumes voisins. Qu’ils demandent à Renaudot ce qui
s’est fait ces derniers mois à Constantinople : car le cas d’Angleterre
est trop odieux. Est-il possible qu’on les laisse dans l’ignorance de ces
vérités ? est-il possible qu’ils n’en sachent pas faire l’application ?
Cependant il n’est que trop certain qu’on leur cèle, ou qu’on leur
déguise les plus importantes occurences ; je ne l’aurais pas cru si
je ne l’avais appris de très bonne part. Une personne familière à
Monsieur d’Angoulême le conjurant de contribuer ses soins au bien
de l’Etat dans les occasions présentes, & que tout dépendait de l’éloignement
du Cardinal Mazarin ; qu’il avait qualité & autorité
pour porter cette parole à la Reine : Il répondit qu’il n’osait pas
l’entreprendre. Je sais encore d’aussi bonne part, qu’une autre personne
s’entretenant il y a quelques années avec ce même Prince,
sur le sujet du Cardinal de Richelieu, & qu’il ne devait pas lui rendre
tant de déférence ; Il lui répliqua que ce n’était point à lui à