[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_6_6

Image de la page

Anonyme [1649], MAXIMES MORALES, ET CHRESTIENNES, POVR LE REPOS DES CONSCIENCES dans les affaires presentes. Pour seruir d’instruction aux Curez, aux Predicateurs & aux Confesseurs. Dressées & enuoyées de S. Germain en Laye, par vn Theologien, fidele Officier du Roy. A MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : C_6_6.


de leur Estat, dans la prosperité duquel ils trouuoient la
leur, & le soulagement de l’Eglise.
 

VII.
En suite de l’obligation de prier, qui est vne fonction
du cœur, vient celle du corps & des biens de
fortune par laquelle les sujets sont bligez d’employer
l’vn & l’autre pour la conuersation de la personne
du Roy & la manutention de son Estat. De cela outre
les raisons qui seruent d’appuy aux maximes precedentes,
il y en a encore deux particuliers extremement
pressantes. L’vne que comme les enfans sont
obligez par la loy de nature d’employer ce qu’ils ont
& de vie & de biens pour la protection de leur pere
& la conseruation de sa famille ; personne ne peut reuoquer
en doute que cette mesme loy ne passe dans
les peuples, pour leur apprendre ce qu’ils doiuent à
leur Prince & à l’Estat, à moins que de renoncer au
sens commun & dire que les Roys ne sont pas les peres
de leurs suiets. L’autre raison regarde les interests
de chaque particulier, car comme tout vn estat
n’est qu’vn corps dont le souuerain est le chef, vne partie
ne peut souffrir que l’autre ne partipe à sa douleur :
ainsi comme tous les peuples ont vne liaison
auec le Prince dont les interests ne se peuuent separer,
il n’y a personne dans l’Estat qui par la consideration
de ses interests propres ne soit obligé d’employer
corps & biens pour la conseruation de ceux
du public, dans lequel tous les particuliers sont essentiellement
engagez. Il n’y a qu’vne chose à obseruer
en tel rencontre qui est, que l’assistance de corps
& de biens qui se doit faire pour la personne du Roy,
où le bien de l’Estat, doit-estre selon la condition des
personnes & au prorata de leurs facultez au sol la liure,
tous y estans esgalement obligez : De sorte que
c’est vn abus deplorable & dont les Confesseurs rendront
compte à Dieu, ce que nous auons veu en France