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Mazarinade n° C_6_37

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Anonyme [1649], NOVVELLE EXTRAORDINAIRE, TOVCHANT L’ESTAT PRESENT DES AFFAIRES DV ROY de la Grand’Bretagne. AVEC DEVX HARANGVES ELOQUENTES & Zelées, sur le dessein de venger le meurtre du Roy defunt, & asseurer le Roy d’apresent dans ses Estats. L’vne prononcée par le Cheualier Richard Blaque de la part de l’Assemblée des trois Estats du party Catholique d’Irlande: Et l’autre par Monseigneur le Marquis d’Ormond, Vice-Roy du mesme Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2548. Cote locale : C_6_37.


pour vous faire seruir d’instrument heureux & essentiel
à procurer, moyenner, & couronner enfin ce grand
ouurage, qui fera de ce Royaume vn crayon de la Ierusalem
Celeste, en vnissant de sorte toutes ses parties, qu’il
ne formera qu’vne grande Cité d’vnion & de gloire.
 
Ie n’ay point de termes capables d’exprimer la ioye & la
reconnoissance de ces venerables Prelats, de cette Illustre
Noblesse, & de ces iudicieux & zelés Parrains du peuple,
qui representent tous ensemble le corps des Catholiques
de ce Royaume. Vous le pouuez lire sur leurs visages,
MONSEIGNEVR, & dans l’ardeur impatiente qu’ils ont
de cueillir les fruits de cette Paix, qu’ils ont semée dans
leur sang, & arrousée de leurs larmes, & apres laquelle ils
ont tant souspiré.
Ces fruits seroient encores dans leur verd, si vostre prudence
ne les eust cultiués, & si l’ardeur de vostre courage,
& du zele que vous auez pour nostre bien, n’en eust aduancé
la maturité. Mais parce que sa Majesté est le premier mobile
de ces puissances, & la source de nostre bon-heur, elle
rencontrera dans tous les cœurs de ce Royaume vne obeïssance
actiue & cordiale : Et ce qui nous encourage, MONSEIGNEVR,
à en donner des preuues à vos ordres & à
vos commandemens, c’est que vostre fidelité enuers le Roy,
qui a esté mise à tant d’espreuues, & a tousiours paru inesbranslable.
Le grand interest que vous auez au bien de ce
Royaume, & les belles parties dont Dieu & vostre naissance
vous ont doüé, nous donnent des asseurances toutes visibles,
que vostre gouuernement produira des effets conformes
aux fondemens de nos esperances, & proportionnez
à nos desirs.
I’espere, MONSEIGNEVR, que vostre bonté suppléera
à mon impuissance, qui n’a pas des couleurs assez viues
pour representer la joye & la reconnoissance de cette Illustre
Assemblée, vous en ferez s’il vous plaist vne conjecture
fauorable, & iugerez des effets, par la grandeur de leur
cause, & par la dignité de leur sujet.