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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


estant inoüy que cet Auguste Senat ait iamais esté capable de
cabales ny de factions, mais tousiours le seul qui les a empeschées
& condamnées, & puny rudement ceux qui en brasoient
& qui en fomentoient comme fait le Mazarin, qui voudroit
rendre la justice à sa mode, & gouuerner l’Estat à sa fantaisie,
pour acheuer de le perdre & le ruiner, comme il a si malheureusement
commencé.
 
Pour rebuter les bons François & les genereux soldats, de
tenir la main à l’execution de cet Arrest iuridique & necessaire,
il ne faut pas dire qu’on veut faire autant de Bourreaux qu’il
y a d’hommes dans le Royaume, puisque celuy qui le fera n’aura
pas moins de gloire ny moins d’innocence que la chaste Iudith,
& sera moins blasmable que les Satrapes que le Mazarin
employe tous les jours pour tuer, piller, violer, & destruire tant
d’innocens qui demandent iustice de ses tyrannies & de ses
abominations ; n’y ayant rien que d’honneste & d’equitable en
proposant cette teste Couronnée, pour rançon de moindres criminels
qui l’auront coupée, puisqu’il n’y a point de particulier
en toute la France qui puisse faire autant de mal en toute
sa vie, qu’il causera de bien & de bon-heur en deschargeant le
Royaume de cette peste funeste ; outre qu’en matiere d’Estat
on souffre de petits maux, pour causer de plus grands biens. Vn
grand Ministre d’Estat ayant dit il y a long-temps, que ; Omne
magnum exemplum habet aliquid ex iniquo, quod contra singulos vtilitate
publica rependitur. N’estant point nouueau en France ny par
tout ailleurs, de donner des graces & des abolitions à des coupables,
qui n’ont point merité & ne sçauroient meriter de la
Republique, comme feroit celuy qui l’exemptera & la deschargera
de son fleau, & de son tyran domestique, sans commettre
aucun parricide, comme portent les Sentimens, mais vn tyrannicide
le plus juste, le plus important, & le plus desirable
qui sera iamais.
Tacit. lib.
14. Annal. Si c’est enfraindre les immunitez Ecclesiastiques & les priuileges des gens
d’Eglise, que de juger & condamner le Mazarin comme on a fait.

L’autheur des Sentimens que nous refutons, pour fauoriser
la mauuaise cause qu’il deffend, soustient en la page 4.