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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


des choses temporelles de son Royaume, soit au ciuil, soit au
criminel, dequoy le Pape Innocent III. demeure d’accord
quand il dit que ; Rex Franciæ superiorem in temporalibus neminem
recognoscit.
 
Pour suiure l’ordre que nostre aduersaire establit, auant que
de venir aux preuues & aux exemples qui feront connoistre
l’vsage & la possession de ces maximes establies ; il importe de
respondre aux menaces qu’il fait au Parlement, disant au commencement
de la page 5. Que le Souuerain Pontife estant blessé de
ce coup fatal par le flanc d’vn Cardinal, oubliast tellement la dignité supréme
de la Chaire des Apostres, que ce dessein monstrueux auroit esbranlée
iusqu’en ses fondemens, qu’il la peust trahir, qu’il demeurast
insensible à ses iniures, & que pour la vanger il n’empoignast pas la foudre
celeste que le Fils de Dieu luy a mise entre les mains pour escraser tous
les contempteurs de son Eglise, & de ceux qui la gouuernent, &c.
Voila de belles paroles & fort Chrestiennes, mais tres-mal
entenduës, & encore plus mal appliquées ; Le Parlement sçait
le respect qu’il doit à l’Eglise & à ses Ministres, mais il sçait bien
aussi la justice qu’il est obligé de faire des coupables, & de ceux
qui la des-honnorent. Vous monstrés que vous estes vn grand
flateur, de mettre vostre Mazarin au nombre de ceux qui gouuernent
l’Eglise, luy qui n’en a aucun caractere, luy qui n’en
fit iamais fonction quelconque, & qui n’en connoist quoy que
ce soit que les grands reuenus qu’il en tire, & qu’il merite si
peu. Si les excommunications dont vous menacez tant de gens
de bien, sont à craindre & à redouter ; C’est à vn Cardinal qui
possede cinquante Benefices considerables, sans en desseruir
pas vn ; qui en vend tous les ans plus de cent argent comptant ;
qui en ruine toutes les campagnes plus de mille ; & qui n’a autre
Breuiaire que Machiauel & l’Aretin, ny autres gens d’Eglise,
ny autres Religieux auprés de soy que des Satrapes, des
Polacres, des Suedois, des Barbares, & des impies qui pillent
les Eglises, & qui font manger le Saint Sacrement (horreur
Chrestien) à leurs chiens & à leurs cheuaux. Et les Iuges qui
condamnent l’autheur de ces sacrileges & de ces execrations
abominables seront excommuniez, & celuy qui les commet
aura des Indulgences ? O Ciel, ô terre, où est la Religion ! le
cœur me fend, & la plume me tombe des mains, n’ayant point