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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


où il y a du danger à differer la peine, & mesme quand il s’agit d’vn fait
de faction, ains les mesmes loix en certains cas, permettent aux hommes
particuliers & priuez, de vanger la voye de fait & par mort, le tort fait
au public, comme quand elles permettent à chacun de tuer les soldats qui
se desbandent, & s’en vont de l’armée sans licence de leurs Capitaines,
& nous trouuons aux anciennes Histoires, que des hommes particuliers en
danger, ou mesme en soupçon de sedition, sont allez tuer de leur authorité
priuée celuy qui estoit prest à esmouuoir le peuple, dont ils ont esté loüez &
recompensez, & leur memoire est encore aujourd’huy celebrée par lesdites
Histoires.
 
Lettres du
Card. d’Ossat,
de l’impression
de
Blageart, in
fol. 1641. és
additions.
S’il est permis à vn homme particulier & priué de tuer sur le champ
tout homme qui voudroit rauir sa femme, sa fille, sa niepce, ou mesme sa
chambriere, à plus forte raison, &c. Nous auons de la nature mesme l’institut
& l’obligation de nous deffendre de la violence des Cardinaux,
aussi bien que des autres. Il n’y a pas long-temps que le Cardinal George
du paїs de Hongrie, fut tué à coups de poignard par le commandement de
l’Empereur Ferdinand dernier, & fut le sieur Sforce Palamin qui fit
cette execution ; au demeurant il ne faut pas tant regarder à la qualité
d’vn Cardinal, qu’on ne regarde encore plus au deuoir d’vn Cardinal ;
& qui veut estre traité en Cardinal, il faut qu’il face & viue en Cardinal.
Il n’y a pas trois iours que le pape mesme disoit, que le Cardinal de
Guise n’auoit rien de Cardinal que le Bonnet, & qu’il ne le tenoit point
pour Cardinal, tant parce qu’il ne viuoit point en Cardinal, que parce
qu’il n’estoit oncques venu à Rome prendre le Chappeau.
Et puis qu’il n’est pas permis à vne personne Ecclesiastique d’assister au
iugement criminel où il y va effusion de sang, c’est bien autre chose quand
il prend les armes, fait sedition, assault les villes Catholiques, respand
le sang humain, & fait d’autres maux qui sont detestez mesmes és gens
de robbe courte ; & partant n’est point merueille, ains possible vn iuste iugement
de Dieu, que celuy qui n’a oncques vescu en Cardinal, ne soit
point mort aussi en Cardinal. S’il vouloit que la dignité de Cardinal fut
respectée en luy, il falloit qu’il la respecta luy mesme le premier, que s’il
ne l’a rien estimée pendant sa vie, pourquoy vostre Maiesté en eut-elle fait
plus de cas à sa mort ?
Et peu plus bas sur la fin de la page 838. il dit, Quant à renuoyer
ledit Cardinal à Rome pour y estre chastié des maux qu’il auoit fait
au Royaume, cela ne se deuoit ny pouuoit faire.
Dans la Lettre suiuante racontant au Roy les demeslez qu’il