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Mazarinade n° A_6_82

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Anonyme [1649 [?]], PIECE D’ESTAT OV LES SENTIMENS DES SAGES. , françaisRéférence RIM : M0_2758. Cote locale : A_6_82.



Oüy, Polydas, ils ont conclud contre toy, que la
reconciliation estoit absolument necessaire, que la
continuation de la discorde ou de la guerre eust
acheué la fortune de la France, & que les Libelles
ne luy peuuent estre que tres-funestes.
Que la reconciliation fust absolument necessaire,
nos miseres te le monstrent assez, & la France
mourante sur le bord d’vn abysme ineuitable, fait
cognoistre aux François aussi clairement, qu’aux
Romains, en pareille occasion, Nullam nisi in concordia
ciuium spem reliquam ducere, eam per æqua, per iniqua
reconciliandam ciuitati esse, qu’il n’y auoit point de
milieu entre la Paix ou la ruine, & qu’il falloit, ou
que le Royaume perist, ou que l’on se reconciliast :
Premierement, parce que le Corps de l’Estat estant
espuisé de ses forces, en sorte qu’il ne pouuoit pas
mesme soustenir ses maux accoustumez, bien loin
de resister à vne conuulsion si extraordinaire, comme
estoit cette maladie de la guerre Ciuile, que son
Demon Exterminateur luy preparoit dans ses entrailles,
il estoit de necessité qu’il succombast, si le
mal se formoit entierement, & si on n’y apportoit
du remede. Secondement, parce que nostre guerre
fauorisoit les desseins de nos Ennemis, qui confessent,
que la France ne peut estre destruite que par
elle-mesme, & qui depuis 60. ans & plus attendoient
l’an 1649. pour releuer leurs esperances sur
nos cendres, & pour bastir de nos despoüilles, le
triomphe qu’ils meditent il y a si long-temps pour
estonner le monde.
T. li.
l 2.