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Mazarinade n° B_6_2

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Anonyme [1651], PLAINTES DE LA FRANCE, Sur l’Emprisonnement des Princes. , françaisRéférence RIM : M0_2790. Cote locale : B_6_2.



 
Ie me vis soubs le Regne auguste
D’vn Monarque dont l’équité
Fit toute ma felicité,
Et ie vescus heureuse, autant qu’il estoit iustes ;
Aussi choisit-il pour mon bien
Et pour le solide soustien,
Du plus heureux Estat, qui florissoit au monde,
Vn Ministre dont le bonheur,
Et dont la sagesse profonde,
Ne donnoit point de bornes à ma vaste grandeur.
 
 
Si des malheurs l’enorme suitte,
Si mes cruels destins changeans,
Si l’interest de mes Regens,
A corrompu le cours de sa iuste conduitte,
Si ie n’ay plus de Richelieux,
Si le conseil des vicieux,
Preside au Tribunal qui fait mes aduantures,
Ne mets pas leur crime en oubly,
Vanges dessus eux mes iniures,
Mais las ! ne frappes pas, ceux qui n’ont point failly.
 
 
Leur conuoitise & leur enuie,
Leur cruelle timidité
M’ont abbatuë, & m’ont osté,
Ce vigoureux esprit qui soustenoit ma vie,
Mon corps autrefois si puissant
Maintenant foible & languissant,
De ses extremes maux, n’a plus qui le deliure,
Traistres qui me percez le flanc,
Pensez vous que ie puisse viure,
Apres que vos fureurs, m’ont osté tout mon sang ?