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Mazarinade n° B_13_70

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Anonyme [1652], PLEVRS ET REGRETS INCONSOLABLES DE LA REYNE ET DV CARDINAL MAZARIN. Auec le congé du Roy, donné audit Cardinal, pour sa sortie hors du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2801. Cote locale : B_13_70.


terre, ne m’ayant fait iouyr de la tranquillité dans ce
Royaume, que tu auois soûmis sous ma conduite, que
pour me faire ressentir les fleaux de ton ire & de ton indignation,
laquelle est sans comparaison plus insupportable
qu’aucune que tu aye fait ressentir aux Reines
mes deuancieres, ne voyant deuant mes yeux que
calamitez de quelque costé que ie puisse regarder : l’obiet
que ie cherissois le plus, estant contraint de s’en aller,
mais puis qu’il te plaist, Seigneur, de m’affliger de
la sorte, au moins donne moy la force de resister à toutes
ces tribulations, & que ie puisse voir ce Royaume
calme à mes despens, te suppliant de respandre sur la
Chrestienté, la rosee de tes plus fauorables benedictions.
 
Alors le Cardinal Mazarin l’ayant escoutée, luy dit en entrant. Madame, il me semble à vous entendre parler,
que vous ayez pris resolution auec le Roy, pour ma sortie
hors du Royaume, & que vous ne pouuez me maintenir
aupres de vous, quoy que la force de vos armes le
puisse bien faire en quelque façon.
La Reine. Monsieur, il m’est du tout impossible de
vous maintenir contre la volonté du Roy mon fils, car
vous sçauez bien qu’il a fait faire responce aux Deputez
du Parlement, Que puis qu’il ne tenoit qu’à vostre éloignement
que le Royaume fust tranquille, qu’il vous
feroit sortir d’iceluy, mais qu’il vous eust assigné lieu
de retraitte.
Les larmes tombant des yeux au Cardinal Mazarin, luy
dist, I’auois crû & m’estois assuré que veu I’amour que
vous m’auez portée, que vous perderiez plustost la
Couronne que vous auez sur la teste, que de consentir
à mon esloignement, considerant que vous auiez persiste
à toures les Remonstrances que vos Parlemens ont
faites à vos Maiestez tant de fois à cette occasion, &