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Mazarinade n° B_13_70

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Anonyme [1652], PLEVRS ET REGRETS INCONSOLABLES DE LA REYNE ET DV CARDINAL MAZARIN. Auec le congé du Roy, donné audit Cardinal, pour sa sortie hors du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2801. Cote locale : B_13_70.


de mon fils, & pour luy conseruer son Royaume de
consentir donc vostre éloignement : & pour moy si ce
n’estoit l’honneur que ie dois à la Maison d’Austriche,
que ie conserueray inuiolable tant que ie viuray, i’aymerois
mieux m’en aller auec vous, que de demeurer
absente de vostre personne.
 
Le Cardinal. Madame, ie croy que si vous eussiez suy
les Conseils, que ie vous ay donné, vous m’auriez
maintenu contre les forces qui s’estoient opposées
contre le Roy.
La Reine. Monsieur, i’ay fait mon possible de les faire
obseruer en toutes rencontres.
Le Cardinal. Si vous l’eussiez fait, ie ne serois pas
contraint de vous abandonner.
La Reine. Si le Ciel auoit trouué vostre seiour fauorable
pour la France, il auroit secondé nos desseins.
Le Cardinal. Puis que vous souhaittez que ie m’en
aille & que vous auez resolu pareillement mon esloignement
ie n’ay attendu que cela, & suis tout prest
d’obseruer vos commandemens, puis qu’il vous plaist
que ie m’en aille.
La Reine. Monsieur ie vous ay des-ja dit, que i’ay vn
extreme regret de vostre eloignement, mais puis qu’il
le faut pour le salut de l’estat, il vaut beaucoup mieux
que vous vous en alliez qu’il perisse.
Le Cardinal Puis que vous le voulez, Madame i’obserueray
vos ordres du mieux qu’il me sera possible, sinon
que ie demande cette grace, qui est d’auoir memoire
de moy, & que si ie vous requiert de quelque
chose de ne me pas refuser.
La Reine. Monsieur, vous pouuez demander ce qu’il
vous plaira estant eloigne de moy, vous asseurant que
vous ne serez iamais refuse.
Le Cardinal. Ie vous dis donc adieu ; Madame des
l’heure de present, & voudrois desja estre esloigne de