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Mazarinade n° B_6_34

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Anonyme [1651], QVESTION CANONIQVE, Si Monsieur le PRINCE a peu prendre les Armes en conscience, & si ceux qui prennent son party offensent Dieu. CONTRE LES THEOLOGIENS Courtisans. , français, latinRéférence RIM : M0_2947. Cote locale : B_6_34.



Quoy ? & il me sera permis de prendre les
armes pour la conseruation de mon bien, & il
ne me sera pas permis de les prendre pour la
conseruation d’vne personne qui m’est plus
chere que mon bien. Ie seray obligé en conscience
d’arracher le poignard à vn furieux qui
voudra se tuer. Et pourray-ie voir la main d’vn
Ministre furieux & tout puissant, prest à lancer
le coup sur vne personne qui a si bien merité
de la France comme Monsieur le Prince, auec
indifference & sans m’emouuoir. On violle vne
fille, & ie suis obligé d’accourir à son cry, & de
prendre la deffensiue pour sa pudicité. On viole
la Iustice, l’Innocence de Monsieur le Prince
crie vengeance, & ie fermeray l’oreille à cette
voix qui me sollicite à son secours. Les voleurs
detroussent vn homme, ie connois que si
ie l’assiste ie le sauueray. Ie suis obligé d’aller à
luy & de l’ayder ; & pourray-ie demeurer les
bras croisez, voyunt l’oppression qu’on fait à
Son Altesse, & connoissant que ie le puis deliurer
me joignant à luy.
Tous ces cas qui sont fondez sur la charité
Chrestienne, & dont tous les Casuistes demeurent
d’accord, auront encore plus de poids,
si nous considerons que le Prince qu’on persecute
est le deffẽseur du salut public ? Où seroit
la France sans son cœur & sans son espée, sans sa