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Mazarinade n° B_19_17

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Anonyme [1652], HARANGVE DE LA VILLE DE PARIS A MONSIEVR DE BROVSSEL, CONSEILLER DV ROY, Sous-Doyen de la grand’Chambre, & Preuost des Marchands de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1548. Cote locale : B_19_17.


& qui vouloit vous y conduire en triomphe & en asseurance.
Vostre Compagnie qui ne sçait reuerer que les choses qui le
meritent, fut en deuil pendant les trois iours de vostre absence
& sçachant vostre retour qu’elle a tant combattu & demandé,
voulut vous receuoir dedans son sein, & vous tesmoigner par la
bouche de Monsieur le premier President l’estime qu’elle faisoit
de vostre vertu, la consolation qu’elle auoit en vostre reünion,
& la satisfaction qu’elle receuoit de reuoir l’objet de sa gloire,
& l’ornement de sa reputation.
 
S’il est noble & auantageux d’estre loüé par ceux mesmes qui
meritent toute sorte d’estime & d’approbation. Voyez, Monsieur,
le contentement que vous deuez auoir de connoistre qu’il
n’y a point de cœur qui ne soit à vous, point de bouches qui
ne chantent vos loüanges, & point d’armes ny de puissances qui
ne soient pour vous. Puis donc que le public vous regarde comme
son Dieu tutelaire, & qu’il vous inuite par tant de ressentiment
d’amour à luy continuer vos soins & vostre protection,
faites comme Marc Caton, lequel apres auoir esté Consul, &
obtenu l’honneur du triomphe, commença tout de nouueau
à remettre sa vertu en pratique, & trauailler comme s’il n’eust
rien merité de la Republique. Cinquante ans de seruice vous
ont acquis le tiltre de Sous-Doyen parmy deux cens Senateurs,
& si les merites & la vertu donnoient les rangs & les seances
entre les hommes, asseurement vous seriez le premier & le plus
esleué de tous, parce qu’il n’y a personne qui n’adouë & qui ne
confesse que vous estes le plus parfait & le plus Religieux de
tous.
On vous voit infatigable au trauail dedans vn âge qui rend
les autres incapables de toutes choses ; & semble que les soins
que vous prenez de conseruer les biens & la vie d’autruy, soient
les remedes & les restaurens qui augmentent & qui fortifient
vostre santé & vostre vigueur admirable. On vous regarde aller
tous les iours au Palais à pied à l’âge de soixante & dix huit ans
par les pluyes & par les vents, par les froids & par les chaleurs
les plus excessiues & les plus fascheuses, & ce pour espargner le
sang du peuple & l’argent des pauures plaideurs. On sçait que
vos promenades, vos jeux, vos plaisirs, vos maisons de plaisance,