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Mazarinade n° B_19_17

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Anonyme [1652], HARANGVE DE LA VILLE DE PARIS A MONSIEVR DE BROVSSEL, CONSEILLER DV ROY, Sous-Doyen de la grand’Chambre, & Preuost des Marchands de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1548. Cote locale : B_19_17.


sollicitent, où il falloit que vous fussiez engagé auec d’autres
plus pressez que vous ne pouuiez quitter. Vous ne trouuez
point de peine à sortir coup sur coup de vostre cabinet pour venir
escouter ceux qui vous implorent ; & l’on sçait que vous interrompez
souuent vos repas, & vos propres affaires pour donner
les audiences qu’on vous demande, & ce auec tant de complaisance
& d’affabilité, que vous faites bien parroistre que
vous ne voulez pas ressembler à ce meschant Iuge de l’Euangile,
lequel n’escoutoit les cris des pauures, que pour les renuoyer
& se deffaire plus promptement de leurs importunitez ; vostre
logis n’estant pas comme celuy de tant d’autres, où il semble
que les portes ne soient pas faites pour y auoir entrée, mais
seulement pour esprouuer la constance, & redoubler la misere
de ceux qui sont deuant.
 
Puis donc, Monsieur, que vous estes le Pere de la patrie, l’amour
des peuples, le Restaurateur de la chose publique, le Defenseur
de la Royauté, l’ennemy des desordres & de la tyrannie,
le Protecteur des pauures, & le refuge des oppressez ; esloignez
auec nos Princes, & deux cent mille hommes qui sont las de
souffrir iniustement vne poignée de brigands, & vn camp volant
de picoreurs qui sont assez temeraires & assez insolens pour
attaquer vn monde entier, empescher qu’on ne luy apporte les
viures qui luy sont necessaires, & que son Roy qu’il demande
& qu’il appelle tous les iours auec tant de tendresses, n’y vienne
calmer tant de miseres, & n’y vienne receuoir les preuues &
les témoignages de l’amour & des respects que l’on y a pour sa
Majesté, & pour les bons Magistrats qui l’y seruent vtilement
comme vous.

FIN.