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Mazarinade n° C_6_77

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Anonyme [1649], QVESTION, S’IL Y DOIT AVOIR VN PREMIER MINISTRE DANS LE CONSEIL DV ROY. RAISON D’ESTAT ET POLITIQVE TRES-IMPORTANTE A DECIDER, pour le bien du Souuerain, & pour le Repos de la Patrie. , françaisRéférence RIM : M0_2950. Cote locale : C_6_77.


le coup de ces violentes attaques, & mesme les aller
chercher dans leurs forts, pour se vanger de l’outrage
qu’ils font à l’Estat & à la Patrie.
 
L’Autheur de la Lettre d’Auis donne plusieurs
causes à nos desordres. En sa premiere qu’il donne il
dit, que Messieurs du Parlement ne font pas assez de
reflexion sur ce qu’ils sont. En sa seconde, il tient que
c’est la venalité des charges de Iustice. En sa troisiesme,
il veut que ce soit la Promotion qui se fait des
races partisanes aux charges de Conseillers & de
Presidens, pour estre les Emissaires des Ministres.
En sa quatriesme, il croit que c’est la desunion de
leur Compagnie : & en sa Cinquiesme, il s’imagine,
que ce sont les imposts, qui se montent à des sommes
excessiues.
Tous ces discours, quoy qu’ils soient faits par des
esprits tres-excellens, ne visent qu’à vne fin tres-dangereuse,
ou du moins tres-inutile.
Quand le Roy se reduiroit au poinct, que tous les
mauuais François sçauroient desirer. Quand la Reyne
se dépoüilleroit absolument de sa Regence, &
quand le Cardinal Mazarin se retireroit de la Cour ;
pour satisfaire à tous ses ennemis, la cause des desordres
de l’Estat, ne cesseroit pas pour cela, & ce principe
de tant de funestes malheurs dont nous sommes
accablez demeurant, nos disgraces demeureroient
aussi pareillemẽt, & nos affaires se trouueroient peut-estre
dans vn estat plus deplorable. Ceux là n’auroient
pas plustost flechy à nos souhaits, que d’autres
venant apres eux, nous traitteroient, peut-estre encore
auec plus d’outrage.
La domination de ceux qui ne font qu’entrer dans
les graces de la fortune, est bien plus insupportable,
que celle de ceux qui regorgent desia de tous les presens
qu’elle leur sçauroit faire : ce n’est pas en effect
ce que nous deuons souhaiter en façon quelconque.