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Mazarinade n° C_9_3

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Anonyme [1649], RAISONNEMENTS PARTICVLIERS DE MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2972. Cote locale : C_9_3.


ce Roy, à qui Dieu auoit pris plaisir à mettre tant
d’excellentes qualitez qu’vne grande Reyne qui
vint visiter son palais auoüa qu’elle n’auoit iamais
rien veu de si miraculeux dans le monde
que la personne de ce Prince, & que l’œconomie
qu’on obseruoit dedans sa maison, Peut on blasmer
les grands de posseder les thresors, qui leur
appartiennent par droit de nature ? tant parce
que leur despense n’est iamais limitée, que d’autant
qu’vn peuple ne doit auoir iustement que
ce qui luy est necessaire pour le viure & le vestement,
n’estans pas obligés de paroistre comme
les grands qui ont pouuoir dessus eux. Les peules
ne sont que les instrumens des Roys & des
Princes, pour faire venir à eux toutes choses, &
dans le Iapon les suiets ne sont que comme les
fermiers du Royaume, dont ils rendent compte
à leur Prince qui ne leur laisse que ce qui leur est
necessaire. Ie sçay bien que ce n’est pas la coustume
en France, mais puisque l’occasion se presente
pourquoy ne me sera-il pas loisible de pescher
par tout à tort & à trauers, & d’appauurir
aussi bien les grands que le peuple, puis qu’vn
bien amassé vaut mieux que celuy qui est en la
bource de plusieurs. La conscience est inutile en
cela, puis que tout bien est commun, & qu’il n’y
a que l’industrie & la commodité de l’amasser &
de l’acquerir.