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Mazarinade n° B_16_37

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Anonyme [1652], HARANGVE DE MONSIEVR LE CHANCELLIER FAITE A SA MAIESTÉ Sur le danger qu’il a de quelque changement d’Estat, à moins que la Paix ne soit bien tost concluë. , françaisRéférence RIM : M0_1552. Cote locale : B_16_37.


il semble qu’on ne peut point esperer de le vaincre,
sans temerité ; & si i’oze trancher la parole,
qu’on ne peut point l’attaquer sans injustice.
 
Ces parolles estonnerent toute la Cour, le
Roy s’en trouua tellement surpris qu’il ne sçauoit
plus à quoy se determiner : la Reyne & le
Mazarin qui auoient esperé vn peu plus de complaisance
du Mareschal de l’Hospital, apres les
effets de generosité qu’ils en auoient ressenty, luy
témoignerent aigrement que sa harangue estoit
importune à sa Majesté, & suppliant adroitement
le Roy de considerer toutes les foiblesses de
ce bon vieillard auec mespris, l’obligerent de se
retirer de sa presence, ou de commander à ce
bon homme de se taire ; enjoignant cependant à
vn Capitaine de Gardes de se saisir au plustost de
sa personne, pour oster à tous les autres, par l’exemple
de cette punition, la hardiesse de parler
sincerement à sa Majesté.
Messieurs qui se rués le Card. Mazarin, iugez
maintenant de la honte & de l’indignité de vostre
esclauage : vostre liberté n’est seulement pas
soubs les fers de ce Cyclope, il faut mesme que
vostre langue subisse la mesme tirannie, & qu’il
ne nous soit permis de dire, que ce que vous iugerez
complaisant à sa passion : Estes vous François ;
ou si vous l’estes pouuez vous bien souffrir