[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° E_1_73

Image de la page

Anonyme [1649], REFLEXIONS CHRESTIENNES, MORALES ET POLITIQVES, DE L’HERMITE DV MONT VALERIEN, Sur toutes les Pieces volentes de ce temps. OV IVGEMENT CRITIQVE, Donné contre ce nombre infiny de Libelles diffamatoires, qui ont esté faites depuis le commencement des Troubles, iusques à present. Par des personnes Quid detur tibi, aut quid apponatur tibi, ad linguam dolosam? Psalm 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3060. Cote locale : E_1_73.


l’estre. Il est donc tres necessaire qu’elle se purge de tous
les crimes qu’elle a commis depuis qu’elle est au monde,
d’vne purification tres parfaite & tres accomplie : Ce qui
paroist estre bien difficile à ceux qui s’attachent aux affaires
de la terre, auec des passions si extraordinaires & si funestes
que les vostres. Mais apprenez de la bouche de la Verité
mesme, que l’ame ne sçauroit partir de cette demeure terrestre,
où sa diuine Misericorde se trouue sans exemple,
qu’en entrant dans vn nouueau seiour, où elle sera iugée selon
les rigueurs d’vne authorité indepẽdente. La Iustice de
Dieu est si extreme, qu’on ne sçauroit conceuoir chose quelconque
qui le puisse estre dauantage. Si le pecheur meurt
dans sa coulpe, sans auoir satisfait à ce qu’il doit au Createur
& aux creatures, le crime suit le criminel, & par vne consequence
infaillible, ils se trouuent tous deux dans vn mesme
lien, où la felicité ne porta iamais ses graces. Et quand mesme
nous serions touchez d’vne contrition bien grande, nostre
ame ne se verroit pas pour cela exempte de la peine qu’il
luy faudra souffrir dans vn lieu destiné pour la purgation de
celles qui ne doiuent pas estre eternellement punies. L’on
me dira sans doute, que ce n’est pas à la personne du Prince
à qui l’on s’addresse, que c’est seulement à certains Fauoris,
qui sous pretexte de vouloir maintenir l’authorité Royale,
tranchent des Souuerains, & rauagent le Domaine du Roy,
comme si c’estoit vne terre ennemie.
 
A cela ie responds, que les Fauoris, principalement ceux
qui sont capables de soulager le Prince en la conduite des
soins qu’il doit prendre, & qui le sçauent appuyer de leurs
conseils, contre tout ce qui se pourroit opposer à la felicité
de leur regne, sont à la personne du Souuerain, ce
que l’obiet aimé est à l’amant, ou pour mieux dire, ce que
les facultez de l’ame raisonnable sont à l’ame mesmes. Ce
sont veritablement des appuis, sans l’aide desquels le Monarque
demeureroit accablé sous le faix de ses affaires. Pour
viue & pour forte que puisse estre l’apprehension de leur entendement,
ils ne laissent pas d’auoir tousiours besoin de
leur assistance. Comme Souuerains independans des hommes,
ils peuuent auoir des passions à leur mode, & en vser