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Mazarinade n° B_1_18

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Anonyme [1649], RELATION DE CE QVI S’EST PASSÉ A PARIS, Depuis l'enleuement du Roy Jusques à present. Enuoyée aux Prouinces. , françaisRéférence RIM : M0_3117. Cote locale : B_1_18.

LE Parlement apres auoir obtenu de la Reyne la Declaration du
mois d’Octobre dernier, se promettoit que l’Estat & les Peuples
oppressez pourroient ressentir quelque fruit & quelque
soulagement de ce qui luy auoit causé tant de trauaux & tant de
peines.
Mais contre ces esperances il s’en rencontroit peu d’articles où il
n’eust esté notablement contreuenu presque au mesme temps que l’on
les auoit accordées : Ce qui luy donna sujet de s’assembler diuerses fois
pour en examiner les contrauentions principales.
Et passant outre, chercher les moyens doux & faciles & sans aucune
surcharge du Peuple, pour soustenir la guerre cette prochaine campagne,
attirer les troupes d’Allemagne au seruice de sa Majesté, &
obliger les ennemis de cette Couronne, de consentir à vne paix generale.
Plus le procedé du Parlement estoit sincere & aduantageux à l’Estat,
plus il estoit odieux, & augmentoit les craintes du Cardinal Mazarin,
qui ne voyant plus de retraite & de seureté pour luy dans les
païs Estrangers, se resolut enfin, ou de perdre le Parlement & cette
Ville capitale, ou de s’enterrer luy mesme dans les ruïnes de l’vn & de
l’autre.
Et pour venir à bout de ses pernicieux desseins. Le sixiesme de Ianuier
jour des Roys à deux heures du matin, il enleu[1 lettre ill.] le Roy & Monsieur
le Duc d’Anjou son Frere, s’empara de leurs personnes, &
les conduisit à Saint Germain en Laye. Au bruit d’vne si fascheuse
nouuelle toute la Ville s’estant trouuée dans vn trouble & dans vne
surprise incroyable, le Parlement s’assembla extraordinairement l’apresdisnée,
& ne peust faire antre chose que de donner quelques ordres
pressans & necessaires à la Police de la Ville.
Mais le lendemain les lettres escrites aux Preuost des Marchands &
Escheuins de cette Ville ayant esté leuës dans la Compagnie, il s’y
trouua que le Cardinal sous le nom du Roy supposoit que quelques
Particuliers du Parlement auoient intelligence auec les ennemis de
l’Estat, & leur imputoit le crime dont il estoit luy mesme coupable,
d’auoir voulu se saisir de la personne du Roy, afin de donner pretexte
a l’enleuement qu’il en auoit fait. Il fut vnanimement resolu, que
les Gens du Roy iroient à Saint Germain trouuer leurs Majestez, pour
les asseurer de sa fidelité & de son obeyssance, leuer ces calomnies, ou