Mazarinade n° A_8_70
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Anonyme [1649], RELATION GENERALE ET VERITABLE DE TOVT CE QVI C’EST fait au Procez du Roy de la Grand’Bretagne. SON ARREST, ET LA MANIERE
de son Execution. Auec la Harangue faite par Sadite Majesté sur l’Eschaffaut. TRADVIT D’ANGLOIS EN FRANCOIS, par I. Ango Interprete de ladite langue, sur l’imprimé à Londres, par François Coles. , français, latinRéférence RIM : M0_3174. Cote locale : A_8_70.
s’il vouloit dire quelque chose à la Chambre en sa deffence
auant que de prononcer l’Arrest il seroit ouy, & le Roy ayant declaré
qu’il n’auoit plus rien à dire, le President fit vne longue narration
touchant le mauuais gouuernement du Roy, tirant des preuues
de la loy que les Roys d’Angleterre deuoient rendre compte à
leur peur le & à la loy, laquelle estoit par dessus eux, & produit
plusieurs passages des Roys qui auoient esté déposez & mis en prisõ
par leurs subjets, & particulierement dans le Royaume de sa naissance
qui est l’Escosse, ou de cent neuf Roys la pluspart auoient
esté emprisonnez, déposez, ou leur procez fait pour auoir mal gouuerné,
sa grand Mere propre chassée, & son pere couronné à l’instant.
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Le Roy
est na[1 lettre ill.]if
d’Escosse
Apres cecy la Chambre cõmanda au Greffier de lire l’Arrest cõtenant
les charges & crimes desquels il auoit esté atteint & cõuaincu,
pour reparation desquels crimes & trahisons, la Chambre ordonna,
que ledit Charles Stuart, comme tyran, traistre, meurtrier,
& ennemy public, seroit mis à mort, par la separation de sa teste d’auec
son corps.
Marie
Stuart
Reyne
d’Escosse
innocẽte
& condamnée
à auoir
la teste
tranchée
par Elisabeth
Reyne
d’Angleterre.
Lors le Roy demanda à estre oüy : mais d’autãt que l’Arrest estoit
desia prononcé, on ne luy voulut pas permettre. Comme le Roy repassoit
par la salle, on entendit vn autre cry de peuple, demandant
que iustice & execution fust faicte.
Le Roy alla (conduit par des gardes) chez le Cheualier Cotton,
& de là à Vvhitehall.
Le Roy
Iacques
son fils
pere de
ce Roy.
La Chambre passa vne Declaration pour reformer la forme des
Escritures, & autres procedures des Iurisdictions, lesquelles se faisoient
auparauant au nom du Roy.
La Chambre considerant que (apres l’execution du Roy) quelques
vns du Royaume pourroient attenter à faire proclamer le
Prince Charles, ou quelqu’vn de cette lignée, Roy d’Angleterre,
comme l’on a veu souuent en cette nation, apres la mort des Roys,
elle ordonna à vn Commissaire de dresser vn Edict, portant deffenses
à toutes personnes de proclamer aucun Roy, sans le consentement
du Parlement, à peine de crime de haute trahison, & de
prescher ou dire aucune chose au contraire du procedé & de la supresme
authorité de cette nation, les Communes d’Angleterre, sur
peine d’emprisonnement de leurs personnes, & autre punition s’il y
eschet. Et à cette fin, que ledit Edict sera publié par tout le Royaume,
à ce qu’aucun n’en pretende cause d’ignorance.
Vn Officier de l’armée tesmoigna à quelques membres du Parlement,
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