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Mazarinade n° A_8_70

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Anonyme [1649], RELATION GENERALE ET VERITABLE DE TOVT CE QVI C’EST fait au Procez du Roy de la Grand’Bretagne. SON ARREST, ET LA MANIERE de son Execution. Auec la Harangue faite par Sadite Majesté sur l’Eschaffaut. TRADVIT D’ANGLOIS EN FRANCOIS, par I. Ango Interprete de ladite langue, sur l’imprimé à Londres, par François Coles. , français, latinRéférence RIM : M0_3174. Cote locale : A_8_70.


ARREST DE MORT DONNÉ
contre sa Majesté Britanique par les Parlementaires d’Angleterre ;
Et la maniere dont ils ont vsé pour proceder
contre sadite Majesté.

CE iourd huy I. Feurier la grande Chambre de Iustice prit
derechef seance en la salle de V vestminster pour proceder
contre le Roy, pour plus ample satisfaction au Royaume, &
dautant que plusieurs coppies imparfaites en ont esté imprimées,
nous vous donnerons vne exacte Relation de son examen.
La Chambre ayant pris seance apres auoir fait crier, Oyez : & cõmandé
le silence, le Roy fut mãdé surquoy le sieur Cooke Solliciteur
remonstra à la Chambre, qu’à la derniere seance il auoit (au nõ
des Communes d’Angleterre) fait voir l’accusation de trahison &
autres grands crimes & charges cõtre le Prisonnier estãt à la barre,
desquels il demeuroit accusé par la Nation Angloise. Les charges
lui furent leuës & sa réponce demandée. Il ne luy plût pas lors d’y
répondre, mais au lieu de ce faire il disputoit la puissance de cette
Chambre Souueraine. Demandant que le Prisonnier fust cõtraint
de donner vne absoluë responce, soit en confessant ou en niant : ce
que s’il refuse de faire, que les charges soient tenuës pour confessées,
& que la Chambre pût proceder selon la Iustice.
Oyez.
c’est vn
cry que
fait
l’Huissier
auant
que de
déduire
quelque
affaire
publique.
Le Pres. Sire, vous pouuez vous souuenir qu’à la dernier seance
vous fustes aduerty des causes pour lesquelles vous auez esté amené
icy, & vous entendites la lecture d’vne charge contre vous qui
estoit de haute trahison, & autres grands crimes commis cõtre ce
Royaume d’Angleterre, & au lieu d’y répõdre vous interrogiez la
Chambre sur son authorité, puissance & Iurisdiction. Sire, l’autorité,
c’est les Communes d’Angleterre assemblées en ce Parlemẽt,
qui demandent que vous ayez à confesser ou nier lesdites charges.
Le Roy. Quand ie fus icy dernierement, il est bien vrai que ie proposay
cette question, & certainement s’il n’y alloit que de mon interest
particulier, i’aurois esté satisfait de la protestation que ie fis,
que i’estois icy contre la legalité de cette Chãbre, & qu’vn Roy ne
peut pas estre examiné par aucun Superieur ny Iurisdiction sur la
terre : mais ce n’est pas mon seul interest, c’est la franchise & la liberté
du peuple d’Angleterre, quelque pretexte que vous preniez