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Mazarinade n° A_8_72

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Anonyme [1649], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LA DEPVTATION de la Cour des Aydes, POVR LE RETOVR DE LEVRS MAIESTEZ à Paris. AVEC LA HARANGVE ET REPLIQVE DE MONSIEVR AMELOT premier President, sur ce sujet. , françaisRéférence RIM : M0_3219. Cote locale : A_8_72.


Mais puisque Dieu nous afflige de fleaux dont il ne nous
defend pas de chercher le remede ; & puisque pour guerir vn
mal il est necessaire d’en auoir vne connoissance parfaitte ;
comme V. M. n’a point de plus grande, ny de plus iuste
passion que celle du bien public ; elle ne trouuera pas mauuais,
s’il luy plaist, que nous luy ayons rendu compte ces iours
passez des choses dont nous croyons qu’elle n’a pû auoir par
autre voye toute l’information qu’il seroit à desirer.
 
Nous ne doutons point, Madame, que V. M. ne soit dans le
sentimẽt de ces grãds Princes, que l’histoire a remarqués auec
Eloge, qui se plaignoient que n’y ayant rien de plus important
pour leur conduite, que la verite ; il n’y auoit neantmoins dans
leur Courrien de si rare qu’elle : & qu’ainsi V. M. souhaittant
la possession de cét aduantage, aussi necessaire qu’il est peu cõmun,
ne nous sçache bon gré d’auoir contribué ce qui a dépendu
de nous à luy en faciliter en quelque sorte l’acquisition.
Si nostre interest particulier estoit la regle de nos actions,
nous aurions suiet de porter nos iustes plaintes à V. M. pour
beaucoup de choses qui regardent la diminutiõ de nos charges :
mais pource que nous auõs appris de nos ancestres à n’auoir
point d’autre interest que celuy du Roy, & de l’Estat, pour lequel
nous sommes tousiours prests de Sacrifier non seulement les
interests de nostre Ordre, mais encore nos biens & nos vies ;
Nous nous contenterons de supplier tres-humblement V. M.
de vouloir considerer les dangereuses suites que peuuent causer
l’éloignement du Roy & de V. M. de la Capitale Ville du
Royaume, & l’approche des gens de guerre.
Quand la pieté exemplaire de V. M. & le zele ardent qu’elle
a tousiours fait paroistre pour la gloire de Dieu, ne luy donneroiẽt
pas de l’horreur, comme ils font sans doute, pour les brigandages,
les incendies, les violemens, les massacres, & les
sacrileges qu’exercent impunément ces troupes déreglées : il
ne se peut que V. M. ne fust touchée de compassion pour les
souffrances de tant d’innocens qui sont les Victimes de leur fureur.
Nous n’oserions, Madame, parler deuant V. M. des profanations
execrables à quoy se sont portez par vn dernier effort
d’impieté, quelques-vns de ces gens sans foy & sans religion.