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Mazarinade n° B_20_43

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Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.

Mais ce n’est point assez ; car si elle n’est suffisamment
informée des desordres du Royaume, & qu’ils
luy soient cachez par ceux qui troublent volontiers
pour couurir leurs malfaits, & qui desguisans leurs
interests, luy font croire que tout autre conseil que
le leur, est pernicieux à l’authorité du Roy son fils &
à son Estat, encore qu’il en soit tout autrement, faudra-il
qu’elle ferme les oreilles aux auis des plus clair-voyans,
& plus gens de biens du Royaume ? Quoy sa
bonté seruira-elle d’appuy à la meschanceté des Harpies
de l’Estat ? Que pensoit elle de celuy à qui du viuant
du deffunt Roy, son mary d’heureuse memoire,
ne restoit que le nõ de Roy, & qui s’est prodigieusement
enrichy, pour en escorchãt les subiects du Roy,
en reuestir ses parens ? Mais que doit-elle croire,
que les simples Commis des Partisans ont plus eu,
& ont encore plus de Finances pour bastir des superbes
maisons & Chasteaux que n’a le Roy pour
acheuer sa maison du Louure, Et pour comble de
merueilleux trafic, voir qu’à present vn homme ait
acquis par l’exercice de sa charge dix sept à dix-huit
cens mil liures de rente ? encore faut il se taire. O
Princesse ! peut-on croire que vous ayez la connoissance
de tel maniement de vostre bien & de vos finances,
& que vous le souffriez ? Restitution, Restitution
auec toute rigueur à vostre fils, pour seruir aux
necessitez de son Estat.
 
Reste à sçauoir le dessein du Parlement de Paris,
& si au iugement de l’Autheur de la question il
estoit d’imiter les Anglois pour viure en Republique.