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Mazarinade n° B_6_28

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Anonyme [1651], REMERCIMENT FAIT AV ROY PAR MADAME LA PRINCESSE, SVR LA DELIVRANCE DE MESSIEVRS les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3284. Cote locale : B_6_28.


Iustice : Autrement quand il s’en escarte. Dieu luy enuoie
mille sortes d’afflictions, & le liure à la fin entre
les mains de ses aduersaires, comme il fit en la personne
de Saül & de plusieurs autres : Mais aussi il
n’est point de subiet qui ne soit obligé de croire que
tout ce que le Prince fait, est iuste, afin de se tenir tousiours
dans les termes de l’obeissance qui luy est deuë,
veu qu’il n’est pas obligé de rãdre compte de la moindre
de ses actions, qu’à celuy qui la fait ce qu’il est,
ainsi qu’il est porté par les Decrets d’vn Souuerain, à
qui il faut adiouster vne inuiolable foy, sur peine de
punition eternelle. C’est vn crime de leze maiesté
bien grand, que d’en conceuoir vne mauuaise opiniõ,
comme dit fort bien Nazarius en son Panegyrique de
Constantin : C’est vne temerité bien Criminelle, que
d’interpreter ses desseins en mauuaise part : & c’est
estre bien punissable que de trouuer à redire à son gouuernement,
veu qu’il n’est rien qui ne soit sacré. Sa personne
est sacrée : sa Maiesté est sacrée : son conseil est
sacré : ses volontez sont sacrées : ses Edicts sont sacrez :
son Domaine est sacré : ses Images sont sacrez. Et neantmoins
il arriue d’ordinaire que de petites gens se
donne plus de licence de parler des affaires publiques,
que ceux qui sont en pouuoir de les resoudre : trouuent
à redire aux actions du Roy, expliquent ses Edicts &
ses Declarations à leur volonté, & voudroient que le
Conseil ne decidat iamais rien qui ne fut passé par leur
censure. Et bien souuent il se trouue que ces gens là
ne sont pas seulement capables de regler leur maison,
ny de reformer leur conduitte.
 
Ce qui n’arriua que trop licentieusement lors que
vostre Maiesté fit arrester Messieurs les Princes : car
il faut aduoüer que toute l’Europe ne fut pas moins
estonnée de cet arrest inopiné, que si tons ses peuples
eussent esté frappez d’vn coup de tonnerre. Quelques