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Mazarinade n° B_2_1

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Anonyme [1652], REMONSTRANCE AV ROY POVR LE PARLEMENT DE THOLOZE : TOVCHANT L’AVTHORITÉ DES PARLEMENTS. , françaisRéférence RIM : M0_3296. Cote locale : B_2_1.


le vice caché sous l’apparence de la vertu, elle
agreera que j’aille iusques à la source du mal, & que
ie luy descouure l’origine du desordre.
 
SIRE, vostre Prouince de Languedoc, qui est sans
doute vne des belles, & des grandes de vostre Royaume,
estoit depuis long-temps pillée, par ceux-là mesmes à qui
elle auoit commis le soin de vous representer ses necessitez :
la corruption croissoit tous les iours dans les Estats
de cette Prouince, & ceux qui n’y faisoient pas leur deuoir,
& qui songeoient plus à leurs affaires particulieres,
qu’aux publiques, trahissoient par vn mesme crime la
gloire du Prince, & troubloient la felicité du peuple, ils
empeschoient que le souuerain ne receut l’octroy & le
present de ses sujets proportionné à la Majesté Royale,
& à leur affection, & que les sujets ne joüissent de la
douceur, & de la clemence de leur Souuerain, ils leuoient
des sommes excessiues, & qui chargeoit vostre
Prouince : Et puis sans songer que ces funestes exactions
estoient le sang & la vie du pauure peuple, & que cét
argent qu’ils tenoient entre leurs mains, estoit comme
moite de leur sueur, & de leurs larmes, ils le depensoient
plus mal qu’ils ne l’auoient amassé : Toutes ces grandes
sommes, ou s’arrestoient dans des mains auares & criminelles,
ou prenoient mille cours secrets, ou ne seruoient
qu’à fournir aux folles despences de la prodigalité,
la plus petite partie seulement en estoit portée
dans vos coffres. Nous sommes aussi obligez de dire à
vostre Majesté, que quantité d’Euesques tenoient la
main à ce desordre, cõme ils sont puissans dans les Estats,
& tout puissans dans les assiettes des Dioceses ; dans celles-cy
ils imposoient à vos villes de grandes sommes,
pour des choses, ou peu necessaires, ou legeres, ou superfluës,
& qui regardoient leur interest particulier : &
dans ceux-là, ils souffroient qu’on vendist & qu’on achetast
les suffrages, qu’on corrompit la vertu foible, par