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Mazarinade n° C_9_57

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Anonyme [1649], REMONSTRANCE AVX ESPRISTS FOIBLES DE CE TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_3297. Cote locale : C_9_57.


nos campagnes en cette conioncture, comme par vne
antiperistase, faisoient bouïllir leur sang dans leur veine,
en eschauffant dauantage leur cœur, les Alexandres, les
Cesars, les Pompées, les Scipions, & tout ce qu’il y a eu
d’honnestes gens ne sont rien en comparaison de nos inuincibles
Adlethes, qui vous sont fort peu redeuables du
peu d’honneur que vous leur rendez, lorsque vous faites
leurs espées mercenaires : Cet excez d’ingratitude que vous
tesmoignez auoir dans vostre ame, est vne marque suffisante
de vostre mauuais naturel, qui vous porte à n’espargner
point la renommée de Monsieur le Cardinal Mazarin.
Vous deuriez auoir esgard au rang qu’il tient en la maison
de Dieu, & au seruice qu’il rend à la France. Vous l’accusez
de concussion, de peculat, de trahison, & le rendez
capable des sept peschez mortels : Si son ame estoit noircie
de ses imperfections : Rome ne l’auroit pas mis au rang
de ses Cardinaux, le grand Armand de Richelieu, d’heureuse
memoire, ne l’auroit pas attiré auprez de sa personne,
& Louys le Iuste n’auroit pas voulu entendre ses Oracles,
& ses Conseils : En vn mot si ce grand Ministre d’Estat eut
eu la moindre apparance du vice, la Cour, la France, &
tous nos Princes ne l’auroient pas veu de si bon œil, & la
Reine Regente Mere du Roy auroit bien sçeu trouuer le
moyen de le remercier, laquelle vous blasmez de peu de
conduite dans les affaires d’Estat, & de peu d’affection pour
les peuples. N’apprehendez vous point que le Ciel vous
aueugle entierement, & qu’au lieu de fortifier la foiblesse
de vostre esprit, vous le fassiez reduire en fumée : Apprenez
que iamais Reine n’a si bien fait exercer la iustice distributiue,
& commutatiue, que nostre incomparable Princesse.
Prenez en bonne part ma iuste remonstrance, &
faites en vostre profit, serò sapiunt phryges, & lors que vostre
bonne volonté secondera les vœux de mon intention,