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Mazarinade n° B_3_12

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Anonyme [1652], HARANGVE FAITE AV ROY, PAR LES SIX CORPS DES MARCHANDS DE LA VILLE DE PARIS. AVEC L’ENTRETIEN D’VN MARCHAND ESPICIER, ET VN MARCHAND MERCIER, à leur retour de Pontoise. , françaisRéférence RIM : M0_1592. Cote locale : B_3_12.


qui sçauront bien arranger ce que nous auons tire des
lumieres de nostre raisonnement. Ie vous diray donc
en premier lieu, & vous aduouë que nous auons en
Cour des personnages François autant consommez
dans la Politique qu’il y en ait dans tout le reste du
monde : mais la vertu & la probité ne sont pas tousiours
la reigle de la vie de ces grands hommes, sur laquelle
toutefois ils sont obligez de se conformer, ils sçauent
par leur souplesse rendre iuste ce qui contribuë à leur
fortune, & couurir du manteau de Iustice & d’authorité
Royalle ce qui est Iniustice & Tyrannie : Le Prophete
Roy l’a obserué precisément, lors qu’il a dit,
Mendaces filij hominum in stateris, &c. I’ay oüy faire autrefois
le recit de trois personnages du Cõseil d’Henry
le Grand, desquels on disoit que le premier faisoit ses
affaires & celles du Roy, que le second faisoit les siennes
&; non celles du Roy, &; que le troisiéme faisoit
celles du Roy &; non les siennes. Mais ie croy que nos
Ministres modernes font seulement leurs assaires &
non celles de nostre ieune Monarque ; car ils sont tous
riches, tant en dignitez, Offices que Benefices : Et le
Roy est denué de Finances, & pert toutes ses conquestes
que les Princes de son Sang auoient genereusement
faites sur ses Ennemis : C’est pourquoy sa Majesté
ne dira pas de ses Ministres cõme Henry le Grand
son ayeul disoit de l’vn de ses trois Conseillers, que
puis qu’il n’auoit pas fait ses affaires, mais celles de son
Estat : qu’il estoit bien raisonnable de faire à son tour
celles de son fidel Seruiteur.
 
En second lieu, le feray ce dernier raisonnement
contre ces grands Ministres de nostre temps, qui veulent
encore establir l’authorité d’vn premier Ministre,
& les deffie, quoy que ie ne sois qu’vn Marchand, d’y
respondre droict ; c’est à dire sans déguisement. Tout
bon François, fidel Subject du Roy, qui aymera la