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Mazarinade n° B_3_12

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Anonyme [1652], HARANGVE FAITE AV ROY, PAR LES SIX CORPS DES MARCHANDS DE LA VILLE DE PARIS. AVEC L’ENTRETIEN D’VN MARCHAND ESPICIER, ET VN MARCHAND MERCIER, à leur retour de Pontoise. , françaisRéférence RIM : M0_1592. Cote locale : B_3_12.


calme de Vostre Royaume ; la bonté de Vostre Maiesté
s’est voulu ressouuenir qu’elle auoit accordé aux miseres
& aux larmes de tous ses bons Suiets cét éloignement
porté par sa Declaration du mois de Septembre
1651. Vostre Maiesté en cela a imité la misericorde
Diuine, laquelle dans la Creation du Monde a commandé
aux Astres du Firmament de darder sans intermission
leurs rayons & leurs douces influences, aussi
bien sur les bons, que sur les mauuais ; Ce qui a fait
dire à vn ancien Pere de l’Eglise, de laquelle V. M. a
l’honneur d’estre le Fils aisné, que Dieu auoit commandé
vne fois pour obeïr tousiours.
 
Cette obeïssance, s’il la faut appeller ainsi, que la
Diuine Bonté veut continuer aux ordres sacrez de sa
misericordieuse Prouidence pour la conseruation de
ses creatures, sera & doit estre la reigle de la conduite
de Vostre Maiesté enuers ses Subiets, puis qu’en elle
il y a vn écoulement de sa Puissance infinie ; il faut aussi
qu’il y ait en elle vn autre écoulemẽt de sa bonté adorable,
car si Dieu laissoit agir sa seule Iustice, qui des
hommes pourroit échapper la punition de ses crimes ?
Mais sa sainte Misericorde retient les bras de sa Iustice,
nonobstant les fautes si souuent reïterées par ses creatures ;
de mesme aussi la puissance, & la bonté de Vostre
Maiesté ne seront iamais estimées plus grandes
que quand elles seront conformes à ce diuin Prototipe,
& qu’elles disposeront des cœurs de ses Suiets, lesquels
estans nés libres auec vostre Estat, estiment deuoir
estre gouuernez auec autant de sincerité que d’amour,
qui vnit à soy ce que l’ambition & les interests
dereiglez de quelques étrangers semblera auoir diuisé.
Le remede à ces maux, c’est l’obseruation de vostre
parole, SIRE, qui vous oblige pour tousiours de ne
permettre le retour du Card. Maz. par ce moyen vous
calmerez l’orage qui agite presentement vostre Estat,