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Mazarinade n° D_1_42

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Anonyme [1651], HARANGVE PRONONCÉE LE 9. Auril 1651. SVR LA PROMOTION DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT, A LA CHARGE DE GARDE DES SEAVX. , français, latinRéférence RIM : M0_1611. Cote locale : D_1_42.


dans toute son estenduë, la sagesse renferme en soy la grandeur
de courage, la Iustice, & le mépris de tout ce qui peut arriuer
au sage : puis que les vertus excellentes sont des accomplissemens
& des acheuemens pour ainsi dire d’vn homme doüé
d’vn esprit sage & intelligent.
 
Sapientia
animi magnitudinem
complectitur,
& iustitiam,
& vt
omnia quæ
homini accidant
infrà se
esse iudicet,
Cic. l. 3. de
fin, bon. &
mal.
Rationis
perfectio virtus
est. Idem
ibidem.
Ceux, dit l’Escriture, * qui se conseillent de toutes leurs affaires,
se gouuernent sagement : Aristote dit que la chose la plus
diuine qui soit parmy les hommes, c’est le Conseil : Platon
tient que le Conseil est quelque chose de sainct & de sacré, &
les Politiques ont remarqué * que tous les Royaumes, les Republiques
& les Communautez n’auoient iamais subsiste dans la
prosperité, que quand les bons conseils y auoient esté en vigueur,
& quand les bons conseillers y auoient esté escoutez.
Ceux qui gouuernent les Estats ne doiuent rien auoir en si
grande recommandation, que de faire choix pour leur conseil
d’habiles gens, & d’hommes d’vne sagesse & d’vne vertu consommée,
ce choix ne se peut faire que par vn Prince sage & aduisé
plus que personne, parce * qu’il n’appartient qu’à vne sagesse
excellente de distinguer vn homme sage du commun.
* Qui agunt
omnia consilio
reguntur
sapientia.
Prou. Sal,
c. 3.
* Egoita cõperi,
omnia
Regna, ciuitates,
nationes
vsque eo
prosperũ imperiũ
habuisse,
dum apud
eos vera consilia
valuerunt.
Sallust.
ad cæs.
* Statuerequis
fit sapiens.
vel maximè
videtur esse
sapiẽtis. Cic.
acad. q. l, 4.
Il faut donc dire, & il est vray, que la Reyne est la plus sage
Princesse qui ait iamais esté au monde, puis qu’elle sçait remplir
son Conseil des plus excellens hommes. Iamais elle n’a
fait de choix qui ne donnast sujet de conçeuoir vne haute estime
de sa vertu, & de sa Iustice : Mais maintenant qu’elle a mis
Monsieur le premier President dans son Conseil, maintenant
qu’elle l’a esleué à vne charge où tout ce qu’il y a d’hommes
d’esprit, de gens de bien, & de bons François dans ce Royaume,
l’auoient souhaitté depuis si long-temps ; il n’y a personne
qui ne fasse hommage à ce choix iudicieux de la Reyne, personne
qui ne fasse profession de luy auoit de grandes obligations
de l’amour qu’elle a témoigné par là auoir pour ses Peuples,
personne enfin qui ne s’escrie auec ioye, Acceptus est Regi
minister intelligens.
La premiere condition, selon les sages Politiques, que doiuent
auoir ceux qui sont esleuez aux grandes Charges par le
Prince ; c’est qu’ils en soient dignes, tant par ce que le don