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Mazarinade n° D_1_42

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Anonyme [1651], HARANGVE PRONONCÉE LE 9. Auril 1651. SVR LA PROMOTION DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT, A LA CHARGE DE GARDE DES SEAVX. , français, latinRéférence RIM : M0_1611. Cote locale : D_1_42.


leur cause, auoient remarqué de quels succez estoient
ordinairement suiuies les bonnes actions, & quels fruits les
gens de bien auoient recueilly des seruices qu’ils auoient rendus
à leurs Princes & à leurs patries. Ils entendoient les loüanges
& lisoient les Panegyriques de ceux qui auoient exposé
leurs vies pour leurs citoyens : ils voyoient les Illustres emplois,
ausquels estoient occuppez ceux qui auoient employé toute
leur vie à se rendre dignes de seruir le public, plustost qu’à la
recherche des plaisirs ; & ils sçauoient quels honneurs on rendoit
aux morts & aux viuans, qui auoient mesprisé leur repos
particulier, pour trauailler à celuy des villes & des communautez.
 
Nullũ Theatrum
virtuti
conscientiã
majus est Cic.
Tuse. q. l. 2.
Si on peut dire que la vertu ne peut estre sans paroistre, il le
faut dire sur tout de celle qui se recontre dans les personnes publiques,
& dans ceux qui manient de grandes affaires, ou qui
possedent de grandes charges dans les Estats : leurs moindres
actions estant publiques, & leur vie estant exposée aux yeux
de tout le monde, on en connoist l’excellence & le prix, bien
plustost que de ceux qui menent vne vie priuée, qui dans toutes
leurs actions ne regardent qu’eux-mesmes, & desquels la
condition n’ayant aucun rapport au public, n’en est aucunement
considerée.
Il ne faut donc pas s’estonner si la haute reputation de Monsieur
le premier President, n’a pu auoir pour bornes depuis si
long-temps les limites de la France ; les Alpes & les Pyrenées,
n’ont pû porter ombrage à l’esclat de sa vertu, & ce ne seroit
pas assez que ses belles qualitez luy eussent acquis les charges
les plus honorables & les plus beaux emplois de ce Royaume,
si elles ne l’auoient encore rendu recommandable à toute l’Europe.
L’honneur qu’on rend à la vertu des grands, n’est pas la seule
merueille de la prouidence Diuine en leur endroit, Dieu
qui les propose à tout le monde pour des exemples de sagesse,
en fait aussi des exemples de prosperité. Ses Escritures sont
toutes remplies des promesses qu’il fait au iuste * de luy bien
establir sa maison, où de luy donner vne lignée heureuse, où