[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_8_55

Image de la page

Anonyme [1649], REQVESTE PRESENTEE A MONSEIGNEVR LE PRINCE PAR LES VIGNERONS DE SON GOVVERNEMENT. DE BOVRGONGNE. En vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_3501. Cote locale : C_8_55.



Sur tous nous autres Vignerons,
Qui sommes tres-bons biberons ;
Qu’ayans gardé nos caues pleines,
De ce jus pour emplir nos veines,
Le reste doit aller par eau,
I’appelle à témoin Montereau,
Et de là couler sur la Seine
Sans aucun obstacle & sans peine
De gen-d’armes & d’ennemis,
Pour estre beu dedans Paris.
Pour nous y porter dauantage
Il a mis à bas le peage,
Les entrées, & les impôts,
Et chassé leurs moûchars dispôts,
Tant de ses ports, que de ses portes,
Qui faisoient comme des cohortes ;
Et banny les rats des celiers,
Pires que les rats des greniers.
Que cette ville nous dedaigne
N’ayant plus nôtre jus de vigne,
Qu’enfin nous craignons son rebut,
Ne luy rendant plus ce tribut ;
Ce tribut pourtant volontaire,
Mais qui nous est si necessaire :
Que Bacchus fâché contre Vous
Nous fait ietter à vos genous ;
Qu’il dit que iamais vôtre Pere
Contre luy ne fut en colere,
Qu’il n’empeschoit point ses bateaux
De porter y-là ses tonneaux,
Ny mesme sa douce moutarde,
Dont le Badault se papelarde
Alors qu’il mange le matin
De la saulcice ou du boudin,
Ou bien quelque fameuse andoüille,
Faisant la nique à la patroüille ;
Et de plus, tant il estoit bon
D’y porter du bois & charbon,