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Mazarinade n° B_19_56

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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.


iroit en desordre & en confusion, & chacun expliqueroit la
Volonté du Prince à sa fantaisie : c’est pourquoy il faut qu’en
tous Estats la puissance absoluë soit en mains de quelques-vns,
qu’il y ait vn Commandement en dernier ressort qui soit souuerain
& absolu, pour empescher les desordres de l’Estat de
Nature, qui est vne guerre de tous contre tous, pour raison
de l’esgal pouuoir que chacun possede. Dans la Democratie
ce pouuoir est au peuple ; en l’Aristocratie au Senat ; & en la
Monarchie au Roy : & cette puissance absoluë est indiuisible,
mesme dans les Estats où il y a quelque temperament, car s’il
suruient quelque contestation, il faut necessairement qu’elle
se regle par l’auctorité ou du peuple, ou du Senat, ou du Roy,
autrement il n’y auroit en pas vn Estat aucune Souueraineté,
ioinct que si on en vient-là, ou bien il n’y aura point de fin à
la contestation, ce qui sera la ruine vniuerselle de l’Estat, ou
bien elle ne se terminera que par la destruction de l’vn des
partis, apres vne longue guerre Ciuile, qui seroit encore vne
plus grande ruine & desolation : car de dire que la Loy aura
cette puissance absoluë, c’est vne erreur, veu qu’en tous differens
chacun allegue & tire la Loy de son costé, & il faut ou que
quelqu’vn face le hola, & contraigne d’adherer à ce qu’il
dira & commandera, ou que tout aille en confusion, que chacun
soit Maistre, & que l’on ioüe au boute dehors, à qui sera
plus fort, comme les bestes. En quel lieu est la parole du
Roy, là est la puissance, dit l’Eclesiaste, & qui luy dira, que
fais tu ? C’est pourquoy personne ne peut controller ses commandemens
& ses actions sans faire bresche à la souueraineté,
& ainsi alterer l’Estat, qui est la vraye tyrannie ; car le bien public
le plus grand & le plus excellent, est celuy qui regarde la
conseruation de l’auctorité du Prince, comme le plus grand
malheur & le plus pernicieux qui se puisse excogiter, est d’ajamber
sur son auctorité, & de s’attribuer le souuerain pouuoir
qui appartient à luy seul, quoy qu’il s’en serue à molester &
affliger ses Sujets ; car toutes les Histoires nous font voir, que le
trouble que l’on a donné aux Princes, par la resistance que l’on
a faite de leur obeyr, quelques meschans qu’ils ayent esté, a