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Mazarinade n° C_3_84

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Anonyme [1649], RESPONSE D’ARISTE A CLYTOPHON SVR LA PACIFICATION DES TROVBLES DE PROVENCE. , françaisRéférence RIM : M0_3390. Cote locale : C_3_84.


voir. Quand nous eusmes la liberté de sortir de l’enceinte de
nos murailles, apres la publication de la paix, nos plus mauuais
garçons estoient contraints de confesser qu’ils n’auoient jamais
veu de si belles trouppes : Nous comptasmes plus de seize
cens Caualiers bien montez [1 mot ill.] le seul Regiment Colonel en
auoit six cens. S. Aunais, S. André, Bentiuoglio, Antragues en
faisoient autant : Il y auoit outre cela plus de trois cens Gentilshommes
volontaires, venus partie du Languedoc sous Monsieur
le Marquis de Monpezat, partie de Bourgongne sous Monsieur
le Comte de Seuignon, partie encore de tous les endroits de
la Prouince. On nous auoit voulu persuader que toute la Noblesse
tenoit le party du Parlement ; mais nous fusmes bien détrompez
quand nous vismes dans l’armée de Monsieur le Comte le Marquis
de Grimaut auec ses enfans, le Marquis de Senas & de
Marignane, sans parler du Marquis des Ris, & du Commandeur,
& du Cheualier de Vins freres, qui commandoient vn Corps
de mille hommes pres de Draguignan. Nous apprismes encore
là ce qu’on nous auoit caché auec grand soin, comme les principaux
Gentils-hommes qui auoient épousé la querelle du Parlement
auec plus d’ardeur au commancement, auoient employé
la mediation de l’Archeuesque d’Arles pour faire leur paix ;
la Barben, Rocquema[4 lettres ill.], le Vernegue, Mejane, Saint Andiol
l’auoient prié de vouloir estre non seulement leur mediateur,
mais encore caution de leur fidelité, en offrant à Monsieur
le Comte d’Alais de mettre garnison dans leurs places
comme il luy plairoit.
 
On faisoit courir le bruit dans Aix, que les Gentils-hommes
auoient assemblé vn secours de deux mille hommes, capable
de battre ou de faire retirer ceux qui nous blocquoient : mais
nous vismes qu’on ne nous auoit repeu que de viandes creuses,
& qu’encores qu’il soit facile d’abuser pour vn temps de la credulité
d’vn peuple, qu’il n’est pas tousiours le plus seur. Le nostre
fremissoit d’indignation contre ceux qui les auoient abusez, &
si la paix publiée n’eust desia charmé les esprits par sa douceur,
nos abuseurs couroient grand risque de ne plus se joüer de la
stupidité d’vn monstre à tant de testes, affriandé du sang depuis
quelques mois.
Nous sçeumes encore que Chasteau-Regnard, que Bourbon