[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_10_18

Image de la page

Anonyme [1649], SONGE DV ROY. Admirable & Prophetique pour la Consolation de la France. Arriué le 15. de Mars 1649. , françaisRéférence RIM : M0_3688. Cote locale : C_10_18.


trouuerent au dessous de ces coups foudroyants, & qui se perdirent
à la fuite. A l’instant tout l’orage fut calmé, & Mars tout glorieux
d’auoir rendu ce seruice au Roy son cher nourrisson, aussi
bien que Themis rauie d’auoir secouruë si à propos l’illustre affligée,
les consoloient l’vn & l’autre, & r’asseuroient leurs esprits
par, l’asseurance qu’ils leur donnoient d’vne inseparable compagnie.
Le Roy plein de ioye se ietta au col de sa Dame, & elle auec
vne respectueuse soûmission luy tenoit les genoux embrassez : Le
Roy en s’éueillant sembloit la releuer ; Et comme il pensoit encore
la regarder fixement, trouuoit qu’elle auoit recouuert tout
l’embonpoint d’vne florissante ieunesse, & tout esueillé profera
ces paroles ; Qu’elle est belle, & qu’elle me semble changée depuis
vn moment !
 
Ouy, chers Compatriotes, voila nostre chere patrie raieunie :
Mars & Themis, c’est à dire Dieu qui dispense les fortunes de la
guerre & qui fait iustice aux petits & aux grands, la deliurant de
ses persecuteurs abiects & infames ; Elle va recommencer le cours
de sa vie par vn periode nouueau, & elle florira plus que iamais. Il
ne faut point de Daniel pour asseurer de cette verité : Nous voyõs
le Roy assis aupres de sa bonne France, leur posture marque
ce qu’ils se doiuent l’vn à l’autre, dont l’explication ne seroit
pas icy hors de propos, si elle n’estoit trop longue & trop ambarrassante
pour ce petit discours. Leur iouyssance mutuelle a esté
troublée par la rage de ces animaux qui s’entremangeoient. Cette
consideration se peut rapporter à la troisiesme partie de la vision
de Chilperic quatriesme Roy de France, par laquelle la Roine
Basine luy faisoit voir l’estat futur de ce Royaume. Ie la peux
escrire icy apres les bons autheurs qui l’ont remarquée. Les geãs,
les lyons & autres qui luy parurent au commencement, c’estoient
les Roys mesmes, qui souuent au commencement de cette Monarchie,
pendant les premiers siecles, estans plusieurs dans la France
heritiers d’vn mesme Royaume qu’ils auoient à diuiser en plusieurs,
se sont disputez l’estenduë ou la iouyssance de leurs domaines
aux despens de la pauure France : & c’estoient encore les
autres Princes & les Puissans, estrangers ou du dedans qui l’ont
desolée par leurs rauages. Les loups & autres approchans de cette
nature, marquoient les mouuemens seditieux & principalemẽt
les ligues causées par les heretiques, qui se doiuent nommer les
Iupi voraces de l’Escriture Sainte. Et pour cette derniere partie