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Mazarinade n° C_4_62

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Anonyme [1649], SOVSPIRS FRANÇOIS SVR LA PAIX ITALIENNE. Iouxte la copie imprimée à Anuers. , françaisRéférence RIM : M0_3710. Cote locale : C_4_62.



Qui croacent apres leur proye,
Loüent à la Cour tous ces maux,
Pourueu qu’on les paye & les croye,
Allez, Monstres d’Eglise, Apostres apostats,
Gens de Dol, d’Aire-ur, de mensonges,
Prophetes, qui preschez vos songes,
Qui dites, qu’on se sauue en perdant les Estats,
Supposts de Maltoutiers, qui pour des Benefices,
Canonisez tout haut les plus grands malefices.
 
 
O Theologiens sans foy,
Que les vapeurs du monde affolent !
Quoy ? ceux-là seruent bien le Roy,
Qui nous pillent, & qui le volent,
Et nous pour l’empescher, nous serons Factieux !
Quoy ? dans cette iuste defense,
C’est Sa Majesté qu’on offense !
Nous veut-on apres tout, oster encor les yeux ?
Nous discernons fort bien l’authorité Royale
D’auecque Mazarin & toute sa Cabale.
 
 
Oüy, oüy, nous sommes bons François,
Et n’aurons iamais bien ny vie,
Que nous ne donnions mille fois
Pour nos Roys & nostre Patrie ;
Mais quand des Estrangers, des Tyrans fauoris
Voileront de ces Noms augustes
Leurs mauuais desseins, comme iustes,
Comme ils font aujourd’huy pour ruiner Paris ;
Paris, France, il te faut monstrer là ton courage,
Ou bien quitte ton nom, & le prend d’esclauage.
 
 
C’est là ce qu’il faudroit prescher,
Cordelier, digne de la corde,
Non pas mentir pour accrocher
Cét Euesché, qu’on vous accorde :
Et vous chiens muets, ne sçachans aboyer,
Si ce n’est apres les Abayes,
Qui se tournent souuent en bayes :
Hé ! que n’exhortez vous la Reyne à larmoyer