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Mazarinade n° A_7_63

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Anonyme [1649], VERITABLE CENSVRE DE LA LETTRE D’AVIS, ESCRITE PAR VN PROVINCIAL, A MESSIEVRS DV PARLEMENT. ET LA VERITABLE CENSVRE de la Réponse à la mesme Lettre, auec la Refutation de la Replique à ladite Réponse. OV La Critique des trois plus fameux Libelles que nous ayons veu paroistre, depuis le commencement de ces derniers Troubles, iusques à present. Par vn des plus Illustres Grammairiens de Samothrace. Domine libera animam meam à labiis iniquis, & à lingua dolosa. Psalm. 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3924. Cote locale : A_7_63.


dans le suiet corporel, sans qu’elles se puissent corriger en façon
quelconque, & sans qu’elles se puissent produire au dehors de
l’estre qui les contient, pour nuire à ses semblables, ne demandant
à la terre que la nourriture, & leur subsistance, suiuant en
cela l’intention de la nature qui les a produites.
 
Mais il n’en est pas de mesme de l’homme, son ame a des facultez
intellectuelles, electiues, & raisõnables, en vertu desquelles
il peut moderer ses passions & donner des loix à ses saillies, sans
qu’il soit besoin de lébrancher, ny d’en arracher la tige pour se
le rendre plus fauorable. Les passions bien mesnagées peuuent
faire son salut & le rendre semblable aux Anges.
La premiere cause des desordres, dit-il, vient de ce que Messieurs
du Parlement ne font pas assez de reflection sur ce qu’ils
sont ; que s’ils auoient consideré ce qu’ils peuuent, ils n’auroient
pas supporté toutes les indignitez qu’il leur a fallu miserablement
souffrir durant le regne passé & pendant la Regence. Ils se
seroient fortement opposez à tant de concussions qui se sont
commises à l’oppression des peuples, dont ils doiuent estre les
Peres & les Protecteurs.
Mais pour ne pas faire vne response, dix fois plus longue que
sa lettre, ie diray succintement qu’il n’offense pas moins le Parlement
en l’accusant d’ignorãce, qu’il offense l’authorité Royale,
en voulant qu’on s’oppose selon sa caprice, aux volontez du
Prince ; asseurant ces illustres Senateurs François, que le Roy ne
peut rien faire ny d’important ny de iuste dans le gouuernement
de ses Peuples, sans leur consentement ; ne considerant pas
qu’il y a des cas reseruez à l’Euesque, & que la tutelle n’est pas
pour les Souuerains ny l’esclauage pour les Maistres. Il me semble
que cette doctrine n’est pas moins pernicieuse que criminelle,
& selon Dieu & selon le monde.
La seconde cause des malheurs, est la venalité des charges de
ces Peres de la Patrie, à son conte. Ils sont contrains de les acheter,
& quelque fois aussi de les racheter par la Paulette. Outre
qu’on les force bien souuent à passer des Edits que la tyrannie
des Ministres leur enuoye. Sans conter qu’ils ont à cõbatre entre
eux l’ambitiõ des vns qui les trahissent, sur l’esperance qu’ils
ont d’estre esleuez à quelque chose de plus eminent, & la lascheté
des autres qui les abandonnent pour les pensions qu’ils